Musique : Pegguy Tabu redécouvert à la Halle de la GombeMardi 28 Janvier 2014 - 16:15 Présenté comme le Prince Ley à la soirée Héritage Ley le 25 janvier, le jeune artiste a mêlé au répertoire de son père ses propres compositions, manifestant sa touche musicale personnelle dans un show où il s’est comporté en vrai homme de scène à la manière de son feu père. Kinshasa connaît Pegguy Tabu sous l’étiquette honorable du fils de Rochereau mais l’artiste a sa carrière personnelle dans le monde musical. Son talent, il ne tient pas à le cultiver en demeurant dans l’ombre de l’icône de la rumba. La nuit de vendredi dernier le public l’a donc redécouvert dans un show entre rumba classique et coupé-décalé. Le public restait roi dans l’atmosphère noble de cette soirée VIP où des autorités du pays et autres diplomates de Nations amies se comptaient parmi le public. Vêtu d’un abacost en pagne et d'un jean bleu au début, échangé avec un costume cravate au milieu de la soirée, la star a fini son show dans un abacost taillé dans le pagne Honneur Ley assorti à un jean orangé. Un port à la mode définitivement jeune surtout avec les lunettes noires et la crête qu’il porte sur sa tête depuis ces trois dernières années. Sa jeunesse et celle de ses musiciens ne les a pas empêchées de rendre comme il se doit cette musique d’une autre génération. Pegguy a interprété une bonne série de tubes du « Seigneur », comme il n’arrêtait pas de le nommer à chaque fois que l’occasion se présentait. Fétiches, Lalabi, Congo avenir, Asambalela, Mundi, Sorozo, Maze,Adios Tete Kaful maya, Mokolo na kokufa, etc. des titres chantés à la demande du public. Il y avait aussi cette version de Pitié offerte exprès après un clin d’œil à son frère Youssoupha en guise d’introduction. « Il y a un autre Prince parmi nous », a-t-on entendu dire Pegguy pour annoncer l’extrait de la reprise du rappeur, l’autre fils du Seigneur qui a su s’imposer en France. Cerise sur le gâteau Les Rocherettes de ce vendredi là ont ajouté leur part de beauté au spectacle qui était destiné à un public hétéroclite. Jeunes et moins jeunes y ont trouvé leur compte. L’ambiance était au rendez-vous, la danse, ce n’était pas que de la rumba, Pegguy a spécialement offert à ceux de sa génération sa musique personnelle où le coupé-décalé s’est également invité. Oh ! Malala, qui se classerait bien dans les génériques, ces airs faits pour danser, a été chanté en clou de soirée. De l’exaltation, il y en avait eu tout le long de la soirée jusqu’à ce qu’à quelques quatre titres près, une quinzaine de minutes près avant la fin. Plutôt pathétique cet instant où en pleine interprétation de Mokolo na kokufa, Pegguy choisit de s’agenouiller devant l’écran géant placé à gauche de la scène. Face à la photo de ce feu père à qui il rendait justement hommage l’artiste n’a pu se contenir. Sanglotant, des larmes dans la voix, il était désormais incapable de chanter convenablement. Intervention de quelques membres de famille, chacun y allant de son petit mot d’encouragement, le public ému face à ce tableau inattendu partage l’émotion du moment. Le jeune Tabu interprète bien son père, il a hérité beaucoup de lui, son timbre est assez proche du sien et son jeu de jambes caractéristique, il ne se prive pas d’en faire usage comme on l’a vu vendredi sur la scène de l’Institut français (IF). Même s’il a estimé lui-même moins rapide que Rochereau qui avait eu à le peaufiner au point d’en faire une partie de son identité, Pegguy n’en finit pas de marquer les esprits. Avec lui, il paraît facile de garder vivace la mémoire du Seigneur Ley, son ombre demeurera présente. Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Pegguy Tabu au début du show
Photo 2 : Pegguy et sa sœur Yvette Tabu, fille de la fameuse Tete immortalisée dans Adios Tete
Photo 3 : Pegguy dans Oh !Malala
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