Tradition orale : le conte a de l’avenir si la jeunesse s’implique

Lundi 13 Janvier 2014 - 22:00

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La 2e édition de la Journée nationale du conte organisée le 12 janvier par la compagnie de conte Africa Graffitis, a tenu sa promesse, celle de « revaloriser les valeurs ancestrales incarnées par la sagesse des aïeux enfouie dans l'oralité »

L’esplanade de l’inspection sectorielle de jeunesse de Tié Tié dans le 3e arrondissement de Pointe-Noire, a abrité la Journée nationale du conte qui a réuni un large public venu écouter les magiciens de la parole. Les jeunes, les enfants et les adultes qui étaient présents, ont suivi les spectacles et parcouru les ouvrages mis à leur disposition par les organisateurs.

Visant à perpétuer la tradition orale contenue dans les contes, cette journée est importante car elle permet non seulement la transmission de la sagesse ancestrale de la vieillesse à la jeunesse, mais elle sert aussi de prétexte à la résurrection de cet art naguère prisé par les Africains. « Le conte est le premier théâtre pour nous Congolais. Au Mbongui à l’époque, les parents racontaient des contes à leurs enfants, qui suivaient religieusement les sages conseils et la morale qui concluaient les contes. À la radio, des contes et légendes de notre terroir étaient diffusés régulièrement par les tribuns de l’époque. Depuis, plus rien ne se fait », a raconté Nestor Mabiala.

Jorus Mabiala s'est également exprimé : « On a toujours dit que l’Afrique était le berceau de l’oralité, or curieusement c’est en Afrique où l'on ne fait rien pour perpétuer cette oralité. C’est plutôt en Occident, où le conte occupe une place de choix dans les disciplines scolaires en 6e en 5e notamment. En ouvrant la cérémonie, Léonard Boumbat Hybouangad, directeur départemental des arts et lettres de Pointe-Noire, a dit que le conte avait de l’avenir au Congo à condition que la jeunesse s’implique et s’approprie le conte, à l’école surtout. »

Plusieurs artistes ont agrémenté la journée, tels que le groupe Kaly Djatou, les griots Maxime Kibongui et Brice Mizingou, Maxime et Gilbert, les joueurs de Gonfi, un instruement à cordes prisé dans les pays du Niari, ou le drumeur Xavier. En soirée, Chris Niangouna, un comédien venu de France, a fait étalage de son immense talent avec son spectacle fait d’extraits de contes, suivi dans la soirée de la prestation des frères Jorus et Nestor Mabiala.

En marge des spectacles, de nombreux ouvrages de contes étaient exposés par les Éditions Cultures croisées et par la compagnie Africa Graffitis.

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Maxime et Gilbert, les joueurs de Gonfi. Photo 2 : Le conteur Jorus Mabiala. Crédit photos " Adiac"