Musique : Réflexion, neufs morceaux à écouter en sourdine

Mardi 6 Juin 2017 - 21:04

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Michel Ngongo a fait découvrir en primeur à la presse, le vendredi 2 juin en fin de matinée, les trois premiers titres de son album instrumental joués en boucle au Mont des Arts à l’occasion de sa sortie officielle.

Exclusivement instrumental, le premier album que le musicien, pianiste-arrangeur Michel Ngongo propose aux mélomanes s’intitule Réflexion. Au Courrier de Kinshasa, il a confié que « Réflexion s’adresse directement à ceux qui aiment écouter une musique sans paroles mais aussi ceux qui aiment travailler ou rester tranquilles avec une musique en sourdine ». Et de préciser en sus : « Il n’est pas à écouter comme musique d’ambiance ou d’agrément ». Privilégiés, les journalistes et chroniqueurs musicaux invités à la sortie officielle ont écouté Jamais sans toi, 4 et Qui donne le sourire, les trois premiers titres de l’œuvre qui en compte au total neuf.

Compositeur, arrangeur et producteur de "sa" Réflexion, Michel Ngongo est assez connu dans le milieu musical de Kinshasa et plus encore à l’Institut national des arts (INA) où il enseigne la musique. Même s’il a une parfaite maîtrise de son art qu’il communique avec maestria, le maestro comme aiment à l’appeler ses étudiants, reste assez modeste. En effet, à ceux qui veulent savoir s’il fallait considérer cette œuvre comme une sorte de cours pratique, il répond de manière catégorique que « Réflexion ne doit pas être perçue comme une leçon ». Et d’ajouter à l’intention des mélomanes : « En art chacun donne son expérience et il n’y a pas lieu de parler de professeur ou d’élève mais du plaisir que l’écoute peut produire auprès des auditeurs ».

Pour d’aucuns, dans cet univers musical kinois et même congolais en général où les mots et les phrases ont une place de choix, l’album instrumental de Michel Ngongo passe presque pour une sorte d’« ovni ». Mais quand en plus il choisit de l’intituler Réflexion, l’on se demande s’il ne va pas être, de prime abord, catalogué de « musique intellectuelle ». L’explication qu’en donne Michel Ngongo va peut-être conforter certains dans cette pensée mais il rassure qu’il n’en est pas ainsi. Réflexion, nous a-t-il dit, est « comme dans un miroir où chacun peut voir son reflet, ce qu’il est réellement avec tous ses défauts et qualités ». Et de renchérir que l’on peut également lui donner cet autre sens : « Réflexion, c’est comme réfléchir sur la musique que l’on écoute et mettre cette musique pendant que l’on réfléchit ».

Un mélange tout à fait innocent

Réflexion, nous l’avons dit, c’est neuf morceaux inédits de musique instrumentale que son compositeur recommande d’écouter religieusement. Ils ont été enregistrés et mixés à Kinshasa, puis masterisés en Afrique du Sud c’est à cet effet qu’ils seront en premier disponibles dans ces deux coins du continent. Pour apaiser un tant soit peu la curiosité des mélomanes, Michel Ngongo, prévient juste que « Réflexion est fait d’un mélange tout à fait innocent de genres musicaux ». Il laisse à chacun la latitude de les identifier à l’écoute de l’œuvre où le saxo et la guitare sont très présents. Certains musiciens de la place, parmi eux des enseignants et étudiants de l’INA ont collaboré à la réalisation de « la » Réflexion où Michel Ngongo a lui-même fait parler le « clavier », comme il le soutient, alors que l’on va retrouver Johnny Balongi au saxo soprano et Robert Kabanga ainsi que Jacob Kazadi, respectivement professeur et étudiant à l’INA, au saxo ténor.

Comme petite anecdote au moment de l’enregistrement, Michel Ngongo nous a donné quelques menus détails sur Espoir à Béni. « J’ai joué ce morceau sur du rock soul des années 80 ». Il semble qu’il a un peu donné du fil à retordre au studio vu qu’« il était difficile à expliquer aux musiciens quant à la manière de le jouer ou le rendre ». L’artiste est d’avis que : « Le rock soul est le genre qui aurait le mieux exprimé tout à la fois la tristesse, la joie et l’espoir du peuple de Béni face aux atrocités qu’ils ont vécues et endurées ». « En fait après que je me sois imaginé tous ces sentiments, j’ai trouvé que c’était le style qui pouvait les matérialiser dans l’imaginaire collectif congolais et des autres auditeurs », a-t-il affirmé.

 

Nioni Masela

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