Hommage : le poète Jean-Blaise Bilombo Samba reconnu de son vivant

Vendredi 2 Juin 2017 - 22:40

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Organisée par le théâtre pour l’humain et l’Institut français du Congo (IFC), la journée hommage vivant dénommée : « Paroles Altières » a été consacrée à l’œuvre du poète Jean-Blaise Bilombo Samba, le 31 mai dernier dans le grand hall de l’IFC.

Jean Blaise Bilombo Samba a vécu une année faste en 2016, au cours de laquelle il  a été doublement honoré  par le prix littéraire Mokanda, attribué à Paris au Salon du livre en mars 2016 et par son pays en décembre 2016  à travers le décret du 31 décembre 2016  l'élévant au grade de commandeur dans l’ordre du mérite congolais.

Cette cérémonie d’hommage a commencé par une réception critique de l’œuvre exécutée par Matondo Kubu Turé, poète, metteur en scène ; ensuite par les témoignages de Omer Massoumou, poète et universitaire et Rémy Mongo Etsion, peintre-sculpteur et poète. Ces moments ont été entrecoupés par la lecture des poèmes tant de l’auteur que de ceux qui lui ont rendu poétiquement hommage.

Prenant la parole, Jean-Blaise Bilombo Samba a dit toute son émotion face à cette présence excédée de la fraternité vivante qui s’est constituée autour de sa modeste personne, de sa modeste inspiration et de ses quelques écrits qui ont sur une quarantaine d’années, occupé une double centaine ou une triple centaine de pages, mais qu’il pense ne pas être assez. « Et aujourd’hui où je pourrais penser que les forces me manquent, il semble que j’ai chaque jour des projets à n’en plus finir, et la grande angoisse c’est de savoir si  j’aurai jamais assez du temps pour les porter au jour ? Evidemment si entre « Témoignages » et « Hors la nuit », il y a 17 ans de distance. Si entre « Hors la nuit » et « Bruleur d’ombre… », il y a 10 ans d’existence ; vous conviendrez avec moi, que cela va faire bientôt 15 ans que je n’ai pas proposé à votre bienveillante attention. Parce qu’un mois après un autre, on pourra penser que cela donne un vers tout de suite. Comme dans cet alexandrin, Dieu seul sait ce que l’obscurité nous réserve ».

Jean-Blaise Bilombo Samba a rendu  aussi un hommage mémorable à son père André Bilombo. Ce dernier, dit-il, lui a tout donné : la lumière, le respect d’autrui, le sens de la révolte, le refus de plier. « Certes cela vient de très loin, cela vient aussi de cette terre mythique de Ntotila, de Mpika et aujourd’hui de la République », martèle t-il.

« Ce cheminement qui commence dans une émotion d’amour entre un homme et une femme et qui vous crée, qui vous accueille dans une famille et qui constitue le premier cercle d’appartenance et de transmission, pourrait être celui de proverbes. Ensuite, il va falloir pour chacun de nous se coltiner avec l’altérité, la grande altérité, l’ordre, au-delà du quartier, l’école, la grande affaire. Car l’école est la grande affaire, celle où l’on rencontre les amis que l’on va faire le long chemin, les amis qui vont fonder la mémoire et la nostalgie. Mais aussi c’est là qu’avec cet alphabet de la langue française qui nous permet de décoder aussi nos propres langues. Avec cet alphabet, nous commençons à composer des mots, à tenter de conjuguer les verbes marcher, aimer, partager, qui sont des verbes fabuleux de l’aventure humaine. C’est déjà là, une forme de rupture », a -t-il ajouté.

S'exprimant sur la qualité des grands hommes, Jean-Blaise Bilombo Samba a signifié qu’être libre devrait être l’obsession des hommes. Devenir des hommes libres, ça se construit, mais  c'est assez long et ce sont des épreuves. Il a pris pour référence le roman policier, Le Parrain de Mario Puzzo, dans lequel il est dit : « Les grands hommes ne naissent pas, ils grandissent », c’est-à-dire que ce sont les épreuves qui font les hommes. « On ne nait pas humain, on le devient. Quand vous avez compris ça, vous ne respectez que celui dont vous pensez qu’il mérite d’être respecté », a-t-il renchéri.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Jean-Blaise Bilombo Photo 2 : Omer Massoumou lors de son témoignage Photo 3 : l’assistance

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