Hommage : trois veillées successives pour seigneur Ley

Le tout spécial calendrier du gouvernement en guise de dernier hommage à feu Pascal Tabu Sinamoy, alias Tabu Ley, a débuté avec la première grande veillée populaire organisée la veille de l’arrivée à Kinshasa de son corps en provenance de Bruxelles. En marge des cérémonies officielles prévues à partir du lendemain, l’occasion était alors offerte aux Kinois de se lancer dans une série d’éloges et de témoignages en souvenir de cette importante personnalité musicale, tenue à raison pour une icône de l’art d’Orphée des deux Congo.

De l’aéroport de N’Djili où est prévue une équipe restreinte d’accueil composée de six officiels, en l’occurrence le président de l’Assemblée nationale, les ministres de la Jeunesse, des Sports, de la Culture et des Arts ainsi que le gouverneur de la ville. Aux autorités ainsi identifiées se joindront six membres du comité organisateur et quatre représentants des artistes congolais. Même le quota de la famille éprouvée est fort limité, avec à peine six représentants.

De ce point de départ, le cortège funèbre ne devrait connaître qu’une seule halte. En effet, il est prévu une brève escale place des Artistes au rond-point Victoire. Là devrait s’effectuer le dévoilement de la plaque commémorative de l’illustre chanteur disparu par le ministre de la Jeunesse, des Sports, de la Culture et des Arts, Baudouin Banza Mukalay. Puis, sous escorte des mélomanes, le cortège prendra la route vers le lieu mortuaire, à savoir le Palais du peuple.

Le premier recueillement populaire la nuit du samedi 7 décembre sera suivi de témoignages. Deux sortes de prestations sont annoncées. En premier lieu, les musiciens congolais et artistes étrangers présents chanteront Tabu Ley avec l’accompagnement d'anciens sociétaires de l’Afrisa International. En second lieu sont prévues des animations religieuses et traditionnelles. Quant au programme de la dernière veillée mortuaire, non encore explicité, il sera élaboré, on l’imagine bien, à l’image des deux précédentes : prestations d’artistes en alternance avec des témoignages en mémoire du défunt.

Signalons par ailleurs que le ton du programme que l’État congolais a pris en charge de bout en bout a été donné le jeudi 5 décembre à l’Hôtel de Ville. Tenant à honorer de manière notable « son fils », et témoigner ainsi sa reconnaissance au regard de son apport monumental à la culture de la nation, il a été organisé la signature d’un registre de condoléances. Ainsi, outre les autorités précitées auxquelles s’étaient joints notamment le président de la Cour suprême et le procureur général qui ont signalé leur présence à la famille en deuil et partagé la peine provoquée chez eux par la mort de leur parent. D’autres personnes présentes, à l’instar des élèves du collège Saint-Pierre, ont pris part à cette cérémonie solennelle, et certaines ont spontanément fait le même geste.