Les ultimes adieux des mélomanes à Kouka CélioLundi 5 Septembre 2016 - 14:15 Inhumé au cimetière Ma Campagne samedi dernier, un hommage populaire naturellement tout en ferveur musicale a été rendu à Kouka Célio L’un des temps forts des adieux à l’une des dernières grandes figures de la musique congolaise moderne a été organisé le samedi 2 septembre, dans l’enceinte du Cercle culturel Sony -Labou-Tansi, là où, au milieu des années 50, il avait fait ses premiers pas comme artiste-musicien dans l’orchestre Cercul-Jazz naissant. Kouka Célio a quitté la terre des hommes, il y a deux semaines, à l’âge de 81 ans. Comme tous les artistes de son rang, a expliqué Charles Bouétoum, impresario de l’orchestre le Peuple, qui l’a côtoyé dans les années « CEPAKOS », il demeurera ad vitam aeternam dans les cœurs de milliers de mélomanes des deux Congo par ses œuvres remarquables, son parcours singulier, de l’OK Jazz à l’orchestre Bantous et l’orchestre le Peuple, dont il a été co-fondateur. Il appuie sa thèse en estimant que quelques-unes de ses chansons, produites aux côtés de Pamelo Mounk’A et Mountouari Kosmos une quarantaine d’années auparavant, ont été magistralement interprétées, lors de la dernière veillée mortuaire, par le jeune Alain Dechale, ancien sociétaire de Bana Poto-Poto, accompagné par son groupe « Armée rouge ». Ces reprises heureuses des chansons à succès telles que « Kouka ba dia Ntseke », « Kelele mama Mapasa », « Caprices » ou « Tosaka mateya » ont littéralement enflammé le public sous l’œil veillant des ministres Léonidas Motton Mamoni et Alfred Opimba. Toutes ces chansons sont contenues dans l’album conçu et réalisé par Mfumu Fylla, avec les précieux conseils de Célio quelques temps avant sa disparition. A cette veillée, les prestations des Bantou de la Capitale et de Kimbolo Clotaire Douley ont également été magistrales, aiguisant les souvenirs des personnalités du monde musical des deux Congo en présence du doyen Edo, 83 ans, le dernier co-fondateur en vie des Bantous. Une délégation conduite par Verkys Kiamuangana, composée de neuf autres musiciens kinois, était présente à la veillée musicale. Parmi eux, Jeannot Bobenga et le poète Lutumba Simaro, tous deux heureux d’être là pour rendre un dernier hommage à leur frère et modèle de la rumba éternelle. « Il a été mon modèle de source d’inspiration » a confié le poète Lutumba Simaro. Le lendemain samedi 3 septembre, au Palais des congrès de Brazzaville, sa famille, ses amis, les autorités gouvernementales, les mélomanes en foule sont venus pour la décoration à titre posthume de l’artiste-musicien Kouka Célestin alias « Ya Célio », avant de l’accompagner à sa dernière demeure au cimetière Ma Campagne. Parmi lesquelles les membres du gouvernement et de la société artistique. En première ligne, Simone Loubienga, administrateur- maire de Bacongo; Mfumu Fylla, réalisateur de l’album consacré à Célio; Dieudonné Loussakou, le doyen Ganga Edo, respectivement président et co-fondateur de l’orchestre les Bantous de la capitale et d' aures artistes comme Kimbolo Clotaire Douley; Djoson Philosophe et leurs homologues de la RDC avec Verkys; Simaro ; Jeannot Bobenga... Après l’oraison funèbre lue par le ministre de la culture, Léonidas Mottom Mamoni et une décoration, à titre posthume de l' illustre par Henri Djombo, ministre d’Etat, représentant le Premier ministre, la délégation des musiciens de la RD Congo a déploré le manque des artistes de la nouvelle génération. « Il est déplorable de constater avec autant de désolation le manque de jeunes à cette cérémonie », a déclaré à la presse le poète Lutumba Simaro. Et Jeannot Bobenga de s’interroger « comment assurerons-nous la survie de la musique des deux Congo si les jeunes tardent à venir à nos côtés ? ». A propos de la survie de la rumba, Dieudonné Loussakou dans son mot d’adieu à Célio, a demandé que l’honneur fait par les autorités gouvernementales à l’artiste aboutissent in fine à l’installation de structures de prise en charge des musiciens et artistes susceptibles de les accompagner tout au long de leur carrière. Au temps des prières, le ton était plus apaisé lors de l’homélie de l’Abbé Sébastien Zoubakéla, officiant la messe de requiem à la paroisse Notre Dame de Rosaire à Bacongo. C’était le même prête qui avait dit la messe d’action de grâce, il y a 20 ans, lors de la disparition de Pamelo Mounk’A, décédé le 14 janvier 1996. Les témoignages ont succédé jusqu’au cimetière Ma Campagne où repose désormais Ya Célio aux côtés des célèbres personnalités, non loin du cimetière de Kinsoundi. Parmi ceux-ci: le footballeur Zabana Jadot, ancien sociétaire de Diables Noirs comme les deux frères de Ya célio, lui-même bon footballeur, à savoir : Bitambiki Ben et Médard. Salut l’artiste ! Tu es non loin de nous Ya Célio ! Marie Alfred Alfred Légendes et crédits photo :Photo : Djoson Philosophe, artiste de la jeune génération rendant hommage à Ya Célio au Palais des Congrès à Brazzaville
Crédit photo : Marie Alfred Ngoma Notification:Non |