Exposition Kiébé-Kiébé au Brésil : plus de cinq mille visiteurs au Mafro

Co-organisée par le Congo et le Brésil par le biais du Musée-Galerie du Bassin du Congo et le Mafro de Salvador de Bahia, l’exposition a reçue, selon la coordonnatrice de cet événement culturel, le professeur Grâça Teixeira, plus de cinq mille visiteurs. « Des centaines de visiteurs n’ont pas pris la peine de signer le grand registre ouvert à cet effet par manque de temps, par simple refus de s’aligner ou habités par l’impatience », a-t-elle précisé.

Présidant la cérémonie de clôture de cette exposition, la conseillère, chef du département de la Culture et des Arts du président de la République, Lydie Pongault, a remercié les Brésiliens de Bahia d’avoir honoré le Kiébé-Kiébé qui, pour la première fois, s’est exporté hors des frontières congolaises du fait de son caractère mystique. « C’est une danse initiatique sacrée et pratiquée essentiellement par les hommes, qu’on ne voit pas. Les femmes les accompagnent simplement sans avoir le droit d’en parler », a-t-elle expliqué, soulignant que son entrée dans le monde sacré du Kiébé-Kiébé avait constitué un problème à résoudre, véritable témoignage du caractère sacré de la danse.

Retraçant par ailleurs les circonstances de cette aventure de Bahia, Lydie Pongault a rappelé que cette exposition avait été rendue possible grâce à l’implication personnelle du chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso, d’où l’invite faite aux Brésiliens de visiter le Congo, ce pays ayant servi de port pour le départ de milliers d’Africains vers les Amériques. Elle a annoncé les prochaines  destinations de l’exposition Kiebé-Kiebé : La Havane à Cuba en 2014, et les États-Unis, précisément New York et Washington en 2015.

En marge de la clôture de l’exposition à Bahia, Lydie Pongault a rencontré des associations de nègres qui ont souhaité prendre activement part au colloque en projet sur la baie de Loango dans le département du Kouilou. Ce lieu historique en perdition suscite, depuis quelque temps, l’attention du gouvernement congolais qui envisage, avec l’appui de certains partenaires, sa reconstruction et sa mise en valeur pour attirer des touristes du monde entier.

La clôture de l’exposition internationale a été agrémentée par la musique d'Afoxé Filhos do Congo, un groupe se réclamant enfants du Congo au Brésil. Un film documentaire retraçant l’historique de l’arrivée du Kiébé-Kiébé a été projeté à cette occasion.

Le directeur de la Casa de Angola, Camilo Afonso, dont la structure a été également visitée par Lydie Pongault, a souhaité voir des œuvres d’écrivains francophones traduites en portugais, une manière d’appuyer la vulgarisation de la culture africaine dans l’État de Bahia.