Cinéma : Massein Péthas fait carrière dans la réalisation

Jeudi 26 Mai 2016 - 17:47

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Primé meilleur film documentaire lors du festival du cinéma congolais "Ya beto" en avril dernier à Pointe-Noire, le film Les Temples maudits du Congo Brazzaville de Massein Péthas ne cesse de recevoir des éloges tant par sa thématique très actuelle que par sa qualité impeccable. Une reconnaissance que son réalisateur veut mettre à profit en l’inscrivant dans les grands rendez vous du 7e art en Afrique et dans le monde.

Les Temples Maudits du Congo Brazzaville est un film documentaire de 52 minutes produit par Pedroscopa qui passe en revue l’intimité et les secrets de ces studios de fortune qui pullulent dans les grandes agglomérations du pays et qui font la fierté et le bonheur des musiciens qui s’expriment dans genre du moment : le Coupé décalé. Le film est une investigation qui met le doigt sur la production de la culture urbaine au Congo Brazzaville avec ses galères, ses misères et ses incertitudes.

Les studios de fortune qui servent à la production des œuvres phonographiques sont souvent des containeurs aménagés, parfois c'est une vieille bâtisse équipée ou une maison exiguë érigée généralement dans des endroits souvent insolites pour échapper à la  fiscalité ou à la réglementation en matière d’activité culturelle ou commerciale lucrative. Évoluant en toute illégalité, ces studios de misère sont la risée des chanteurs de coupé décalé. Ils en raffolent et ne jurent que par eux.

À Pointe-Noire, Brazzaville et Dolisie, Massein Pethas a promené sa caméra pour vivre l’intimité de ces studios dont de matériel pour tout et en tout est composé d’un ordinateur à plusiuers fonctions, d’une console, des enceintes, des micros, etc.

Si les tenanciers de ces studios qui, pour la plupart, échappent à tout contrôle réglementaire peuvent s’enorgueillir d’avoir des subsides réguliers grâce aux musiciens de coupé décalé, à contrario ces derniers n’en récoltent que des miettes puisqu’en dehors de la célébrité souvent éphémère et des Play back impromptues dans les bars ou les boites de nuit, ces fameux DJ sont des artistes qui croupissent dans la misère, se contentant pour vivre des dédicaces des hommes politiques, des hommes d'affaires qu'ils appellent affectueusement "grands prêtres" . Dans cet univers indicible, l’ampleur de la misère se marie à merveille avec la pauvreté des textes souvent polissons et dépravants.

La vieille classe de la musique congolaise, l’actuelle génération des musiciens en passant par les professionnels des studios d’enregistrement, chacun apprécie ce phénomène à sa manière avec une constance que le coupé décale tue la création, appauvrit l’artiste et enrichit les fabricants de CD et DVD pirates qui, à la sortie de chaque tube, se frottent les mains.

Massein Péthas, journaliste à la Radio Mucodec à Pointe-Noire, n’est pas à son premier film. Après avoir réalisé des films sur les courses de moto cross et les tournoi de Rugby, il a beaucoup tourné dans la Bouenza dans le secteur agropastoral en réalisant notamment des documentaires sur la 5e foire du terroir de la Bouenza, les éleveurs de mouton de Loudima, les agriculteurs de Mabombo, la pisciculture à Madingou, les artisans de jus et de liqueurs de la Bouenza, la bibliothèque de Madingou, etc.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Les Temples maudits du Congo Brazzaville Crédit photo"DR"

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