Courageux

Samedi 21 Mai 2016 - 14:25

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Ce qui s’est passé il y a quelques jours en Afrique du sud ne doit pas laisser indifférents les acteurs de la musique africaine dans leur pays respectif. Le groupe audiovisuel public sud-africaine, SABC, a pris une décision à la fois historique et salutaire pour la production musicale sud-africaine.

En décidant de diffuser 90% de la musique locale sur l’ensemble des dix-huit radios du groupe, elle a ouvert une nouvelle dynamique qui pourrait booster l’inspiration des autres pays du continent qui se retrouvent dans une situation de dépendance culturelle déplorable. Et rien n’est encore fait pour endiguer la gangrène qui murit au grand dam des artistes musicaux locaux.

En effet, on imagine combien la difficulté qu’a été la leur de défendre ce que l’on pourrait qualifier de préférence nationale dans un domaine aussi foisonnant que particulier. Car, la musique est avant tout une histoire de goût, de sensibilité. Cependant, ce positionnement a le mérite de favoriser une meilleure promotion des œuvres musicales des artistes à l’intérieur de leur propre pays.

Il ne s’agit guère de s’enfermer, mais de s’élargir de l’intérieur afin de favoriser une meilleure appropriation et valorisation des variétés locales. Et forcément, cela entraine à terme, une meilleure connaissance du travail de ces artistes.

Ne perdons pas de  vue que souvent, en l’absence d’un écosystème favorable, l’émergence et la reconnaissance des artistes dans leur propre pays ne peut se faire que difficilement. Ainsi, le consommateur sera tenté d’aller vers d’autres offres produites par des univers qui disposent déjà d’un véritable écosystème au-delà même de leur espace de fabrication. C’est le cas des Etats- Unis, notamment. Du Nigéria aussi.

Il est donc nécessaire de remettre les pendules à l’heure et d’équilibrer les choses au profit des nationaux.

L’invasion des chaines de télévision et radio câblées n’aidant pas, il est dans l’intérêt des services publics de mettre en place des stratégies politiques adéquates.

Enfin, les autorités publiques ayant accompli leur part de responsabilité, il incombe aux administrateurs de ces chaines de radio de mettre en musique ces recommandations afin de permettre un meilleur épanouissement des citoyens. Bon divertissement. 

Les Dépêches de Brazzaville

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