Annulation: La 1ère édition du Festival international du livre et des arts francophones n’aura pas lieu

Samedi 9 Avril 2016 - 17:10

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Ce lundi 4 avril 2016, plusieurs rendez-vous n’ont pas eu lieu dans la ville de Brazzaville. L’irruption des hommes en armes dans les arrondissements Makélékélé, Bacongo et Mfilou a déstabilisé une fois de plus les Brazzavillois. Très tôt, à 3 heures du matin, la nuit est entrée dans la ville.

Pour certains Brazzavillois, pendant un à deux jour(s), la vie a cessé de suivre son cours normal, pour d’autres, tout avait radicalement changé parce qu’un proche a été emporté par la vague. Dans cette alternative, on oublie souvent qu’un rendez-vous manqué peut correspondre à une porte définitivement fermée.

L’annulation de la 1ère édition du Festival international du livre et des arts francophones (FILAF) est l’expression même de ce qu’est un rendez-vous. Initié par l’Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville, le Festival devrait favoriser la rencontre des jeunes congolais avec des écrivains et des artistes de renom du 4 au 9 avril 2016. Malheureusement ce festival n’aura pas lieu. Des hommes en armes sont entrés dans la ville. On ne peut pas estimer l’ampleur des pertes occasionnées par un tel rendez-vous manqué. On ne saura jamais ce que cet événement allait avoir de positif sur le devenir de certains jeunes Congolais. La 1ère édition du FILAF s’est arrêtée avant même d’être lancée. Cela nous renvoie au 20 novembre 2015 quand des terroristes ont, par l’attaque de Radison Blu de Bamako, été à l’origine de l’annulation du Forum francophone sur la diversité des expressions culturelles à l’ère du numérique.

L’arrêt net de ces rendez-vous francophones est déplorable aussi bien pour les institutions que pour les individus. Mais cela doit interpeller tout citoyen francophone voire tout citoyen du monde. A Bamako, comme à Brazzaville, des hommes en armes ont eu raison des rencontres francophones. Pour une jeunesse africaine en quête d’ouverture et de modernité, le désastre est grand. De nombreuses questions sont alors à formuler. Comment garantir la modernité et l’ouverture au monde à cette jeunesse ? La Francophonie, n’est-elle pas menacée par ces violences obscures ? Comment faire face à la violence invisible ou qui se dérobe face à l’ordre républicain ?

Nous ne sommes pas des héros et pourtant nous voulons, face à ces barbaries, opposer le livre et les arts. La peur et la raison nous conduisent à préserver notre vie dans les espaces les plus retranchés notre intimité. Notre rêve est-il possible ?

 

 

 

Omer Massem

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