Parution : deux ouvrages d’Henri Djombo en librairie.

Lundi 29 Février 2016 - 20:30

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Le roman « Sarah ma belle cousine » écrit par Henri Djombo et « Henri Djombo, le refus de tendre vers le néant » signé du béninois Stephens Akplogan sont deux ouvrages qui ont été présentés  et dédicacés le 26 février à Brazzaville.

« Henri Djombo, le refus de tendre vers le néant » divisé en quatre parties compte dix-sept chapitres dont le septième  est le titre éponyme. Cette partie du livre est la seule qui porte le titre.

Cet ouvrage est matériellement bien présenté, doù une lecture passionnante. La langue y est d’une beauté exceptionnelle avec des phrases marquées par une variété de rythme. Le discours est par moment philosophique, convoquant ça et là des mythes et des pensées philosophiques sans oublier quelques grands noms de la littérature africaine et mondiale.

L’invitation sur la première page de couverture définit ce livre comme une biographie, celle d’Henri Djombo. Mais l’œuvre  de Stephens Akplogan livrée au lecteur s’avère une biographie particulière. Sa particularité commence par sa structure même et se poursuit dans le contenu. Le livre commence par un avant-propos qui fait office d’une introduction mieux les quatre parties qui en constituent la charpente forment le développement .Il n' y a rien qui peut y être pris comme conclusion. Cette omission volontaire est une manière intelligente de nous dire que nous avons à faire à une biographie inachevée ou une première partie dont la suite est en préparation.

Sous le prétexte d’une biographie, l’auteur se livre à une critique subtile des textes romanesques d’Henri Djombo. Sur les quatre parties que compte son œuvre l’essayiste biographe ne traite réellement de la biographie que dans  la troisième partie où il consacre quatre chapitres.

La biographie renvoie à la naissance de l’homme dans son village d’Enyelle où il passa cinq ans de sa vie avant d'aller à Impfondo et en Russie. Il rentre au Congo avec un diplôme en économie et sert à de nombreux postes. Cette partie liée à la politique et l’économie a retenu l’attention de l’essayiste. L’auteur s’est accentué sur quelques rencontres et entretiens avec Henri Djombo. Ce contact l’a vraisemblablement marqué. On retient la  fascination du biographe vis-à-vis de l’homme qui fait l’objet de sa biographie.  

Dans une démarche biographique où se mêlent psychanalyse et sociologie, l’auteur démontre que dans toute la production romanesque d’Henri Djombo la thématique de la peur de la mort occupe une grande place. «La mort obsède  l’ecrivain et ses personnages principaux. Il se ressource dans ses phobies pour ensemencer ses œuvres. Son œuvre a un caractère politique estime l’auteur. Son œuvre est à la fois une radiographie des intestins de la politique en Afrique et aussi entre l’Afrique et les formes financières internationales. Refus de tendre vers le néant, il ne raconte pas d’histoire mais pose des problèmes de manière objective. Il fait des propositions susceptibles de mettre l’Afrique sur les rails », souligne le biographe.

 

Sarah ma  belle cousine.

Le récit de ce roman se déroule sur 187 pages et s'étent sur 15 chapitres. Il promène le lecteur sur les terres de deux sociétés imaginaires, l’Europie et l'Africanie qui présentent des signes de l’Europe et de l’Afrique. Jules Nola, le personnage principal, est un médecin immigré. Ne pouvant supporter  le système de factures, impôts et taxes décide après vingt  ans de vie en Europie de rentrer dans son pays d’origine l’Africanie. Il rentre avec un projet et se heurte à des obstacles : mauvaise foi des fonctionnaires, difficultés de financements, poids de la tradition. Découragé il tente de repartir en Europie mais ne trouve pas de visa.

Du fait de la complicité qui s’établie entre la fiction et la réalité, Sarah ma belle cousine est un mentir vrai. Il est intéressant au regard de l’actualité et de la thématique qu’il aborde, celle de la migration et de l’émergence des pays de l’Afrique noir subsaharienne. Cette thématique passionne la génération actuelle des écrivains d’Afrique et ceux du Congo.

Si le romancier souligne le mythe de l’occident, il ne s’intéresse pas à la vie de l’immigré en occident. Mais il se préoccupe des aspects liés au retour de l’élite notamment sa réadaptation sociale, le réinvestissement de son capital économique au développement de son pays. Henri Djombo met en lumière un certain nombre d’obstacles au projet de développement érigés par les dirigeants politiques et les cadres administratifs et les analyse avec attention. Il s'agit de l'incompétence,  la formation insuffisante des cadres aux nouvelles technologies, la parafiscalité.

Le romancier montre que l’occident n’est toujours pas l’eldorado comme le pense nombre de candidat. Ainsi, traduit-il l’idée selon laquelle  le processus de l’émergence de l’Afrique est irréversible.

Hermione Désirée Ngoma

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