Personnalité : Christiane Taubira confirme sa posture de militante engagée

Vendredi 29 Janvier 2016 - 23:44

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Désormais ex-ministre française de la Justice, Christine Taubira a démissionné du gouvernement le 27 janvier dernier. La militante de gauche radicale et anti-esclavagiste n’a pas supporté l’introduction dans la Constitution de l’extension de la déchéance de nationalité visant des binationaux.

Une réaction de l’Etat français contre les attaques terroristes qu’elle juge inappropriée. Devant les magistrats français quatre jours auparavant, Taubira critiquait le projet de loi: «Nous vivons un moment collectif extrêmement difficile, qui pourrait nous ébranler si nous ne sommes pas solides sur nos fondamentaux, et, si nous sommes prêts à perdre un peu de nous-mêmes, nous risquons d’être sérieusement ébranlés», a rapporté Libération. Pour une proche de la femme politique, le départ de la Guyanaise était prévisible, puisque ses divergences dans le gouvernement devenaient de plus en plus pesantes.

Mais la décision reste secrète jusqu’à ce mercredi 27 janvier. Comment faire pour justifier une telle décision ? Christiane Taubira  tweete: «Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit», des mots forts repris dans les rédactions. Un courage, semble-t-il, parce que la démission est saluée presque par toute la classe politique française et la société civile. Taubira, l’auteur en 2009 du livre « Egalité pour les exclus : le politique face à l’histoire et la mémoire coloniales », est restée fidèle à ses convictions.  

Christiane Taubira, née le février 1952 à Cayenne (Guyane), est une femme politique française nantie. Elle commence sa carrière politique comme militante indépendante, puis participe à la création du parti politique guyanais Walwari. Député de la première circonscription de la Guyane de 1993 à 2012, elle est à l’origine de la loi tendant à la renaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Candidate du Parti radical de gauche (PRG) à l’élection présidentielle de 2002, elle arrive en 13e position du premier tour de scrutin, avec 2,32 % des voix.

Militante indépendantiste

Elle est garde des Sceaux, ministre de la Justice du 16 mai 2012 au 27 janvier 2016, dans les gouvernements Jean-Marc Ayrault I et II, puis Manuel Valls I et II. En réalité, elle commence sa carrière politique en 1978 comme militante indépendantiste, notamment au sein du Mouvement guyanais de décolonisation (MOGUYDE), que son mari Roland Delannon a fondé en 1974. Elle dirige la revue indépendantiste Mawina. Selon Robert Chaudenson, « ces mouvements anticolonialistes, impliqués dans nombre d'attentats, étaient très violents. » Elle entre dans la clandestinité après l’arrestation de son mari Roland en 1974.

Elle est divorcée en 2002 du leader indépendantiste Roland Delannon après 20 ans de mariage, et mère de quatre enfants ; ils s'étaient séparés sur fond de crise politique, après qu'il eut constitué une liste dissidente à son épouse lors des élections régionales de 1998. Professeur de sciences économiques en 1978, elle est également titulaire d'une licence en sociologie, d'un certificat en ethnologie afro-américaine, ainsi que d’un diplôme de troisième cycle en agroalimentaire. Christiane Taubira est amoureuse de la Littérature : auteure de Paroles de liberté(2014) ; Egalité pour les exclus : le politique face à l’histoire et la mémoire coloniales (2009) ; Rendez-vous avec la République (2007) ; Codes noirs : de l’esclavage aux abolitions (2006); L’esclavage raconté à ma fille (2002) ; etc.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Christiane Taubira

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