Art : Victor Ngouni : «nous demandons aux autorités d'instituer une journée nationale des vanniers»Vendredi 12 Février 2016 - 21:14 Le voeu a été formulé par le vannier Victor Ngouni, exerçant à Pointe-Noire. Dans une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville, celui-ci explique que cette journée sera une occasion de faire la promotion de leur secteur d'activité. Les Dépêches de Brazzaville : Depuis quand exercez –vous la vannerie ? Alain Ngouni : Depuis 1993 à Brazzaville à Mikalou. Je l’ai apprise auprès de mes oncles qui s’étaient réfugiés chez nous, suite aux malheureux événements survenus dans les quartiers sud en 1993. L.D.B : Vous sentez –vous à l'aise en l’exerçant? A.N : Oui, bien sûr et sans complexe. Je suis en train de gagner ma vie. Donc pas de regret. L.D.B : Vous avez commencé à Brazzaville, aujourd’hui vous êtes à Pointe-Noire, qu’est ce qui justifie ce déplacement ? A.N : c’est un simple choix qui finalement, tourne bien. Nous sommes ici, depuis 5 ans. Je constate que nos produits sont plus rentables à Pointe- Noire qu'à Brazzaville. Un salon vendu à 100.000 FCFA, à Brazzaville, revient à 200.000 FCFA à Pointe-Noire. Ville économique, Pointe-Noire attire beaucoup d’expatriés. Nos produits sont achetés par les occidentaux, Gabonais, Angolais, Cabindais. Certains clients proviennent de Brazzaville. L.D.B : Etes-vous organisés en association ? A.N : Oui, nous avons une association dénommée la VAC, basée au quartier le Gorille, qui fonctionne avec beaucoup de difficultés. L.D.B : Lesquelles ? A.N : Elles sont diverses et nous gênent énormément. Premièrement, les plaintes de nos clients expatriés suite aux taxes douanières trop élevées. Tenez ! Une marchandise achetée à 100.000 FCFA, est taxée à 80.000 F CFA dans les frontières. Deuxièmement, les artistes et peintres, n’ont pas un endroit approprié. Nous sommes des nomades depuis que nous étions expulsés du terrain où se construit le siège du guichet unique du Port autonome. Les autorités locales nous avaient promis un site à Bototo vers Hinda. Mais, hélas! D’aucuns, ont abandonné, d’autres notamment les peintres, sculpteurs, exposent non loin du stade Franco Enselmi. Quelques uns louent des parcelles comme nous. Or, notre métier, demande un milieu stratégique et beaucoup fréquenté comme l'ex-site de la maison des voiliers. Troisièmement, il n’ya pas de promotion pour notre secteur surtout pour nous les vanniers. Nous demandons aux autorités nationales et locales de créer une journée nationale des vanniers pour nous permettre d’exposer nos produits comme ce fut le cas lors de la foire de Pointe-Noire qui attirait les gens de partout. Nous avons pourtant une direction départementale ici, mais on ne la sent pas. Nous espérons que d’ici là, les choses vont bouger. L.D.B : Votre dernier mot A.N : Je tiens d’abord, à vous remercier d’être venu vers nous. Je remercie également le chef de l’Etat, son Excellence Denis Sassou N’Guesso pour avoir construit à travers le pays des infrastructures routières de qualité, lesquelles, nous permettent aujourd’hui de s’approvisionner sans problème, sans rupture en lianes en provenance de Sibiti, Mouyondzi, Madingou etc. Y compris d’autres produits relatifs à notre métier. Enfin, je demande aux autorités nationales et locales de nous accorder certains privilèges pour nous permettre de travailler dans de bonnes conditions.
Propos recueillis par Charlestone Itoua-Lebah Légendes et crédits photo :1- Victor Ngouni
2- Une vue des vanniers sur le site
3-Salon en liane fabriqué par les vanniers Notification:Non |