Danse contemporaine : la chorégraphie au cœur d’une formation à BrazzavilleMardi 10 Novembre 2015 - 16:22 Salia Sanon, danseur chorégraphe Burkinabé anime depuis le, 2 novembre à l’institut français du Congo, des ateliers d’écriture chorégraphique à l’endroit des jeunes danseurs chorégraphes congolais. La clôture interviendra le 12 novembre en soirée par une restitution et une projection d’un film intitulé « clameur des arènes », interview. DB : Pensez-vous que la danse contemporaine est connue des africains SS : La danse contemporaine est un art nouveau, cela fait quinze ans qu’elle émerge partout en Afrique, c’est peu pour un art. Elle n’est pas connue mais avec le travail fait par les artistes qui se questionnent, on voit aujourd’hui que beaucoup des jeunes aspirent aussi à s’exprimer par cette façon. Lorsqu’on parle de la danse contemporaine, je pense qu’il ya des préjugés, les gens pensent que c’est une danse occidentale, ils oublient tout simplement que le mot contemporain veut dire actualité, le chorégraphe s’inspire de la réalité pour trouver les arguments afin de s’exprimer. La danse contemporaine, est dans le temps, dans l’actualité et dans la contemporanéité. DB : Que visent ces ateliers chorégraphiques SS : Ces ateliers visent à donner aux jeunes les compétences, les former à être des bons danseurs, interprètes et chorégraphes. J’espère que cette formation va leur permettre d’avoir d’autres regards sur leur propre façon de faire et aussi sur la société par ce qu’un chorégraphe est un artiste qui vit dans un environnement, dans une société. Je leur donne des méthodes clés qui leur serviront d’ouvrir les portes pour faire évoluer leur art. Ces ateliers sont en quelque sorte un repérage qui me permet de sélectionner les meilleurs projets qui seront présentés au festival dialogue de corps que j’organise tous les deux ans au Burkina Faso et, de découvrir aussi les jeunes talents afin de pouvoir les accompagner dans leur carrière. DB : Que dites-vous du plagiat de certains chorégraphes ? SS : Je regrette pour ceux qui le font. Un chorégraphe doit créer, il est capable de véhiculer un message. Un chorégraphe qui a vraiment bénéficié des formations ne peut pas reproduire le travail fait par un autre, cette façon de faire ne lui permet pas d’avancer, celui qui copie n’a pas encore compris ce qu’il doit faire. Voilà pourquoi cette formation est la bienvenue, nous ne cesserons pas de dire aux jeunes chorégraphes d’arrêter de copier ce qu’ils voient à la télé car, la création émane de l’imagination, de l’engagement, de la motivation. DB : Avez-vous une structure de formation ? SS : J’ai eu cette chance de pouvoir réaliser ce rêve de construire un centre de développement chorégraphique, la Termitière, basé au Burkina, unique en son genre en Afrique. Sa concrétisation est un long chemin je l’ai accompli en dix ans, aujourd’hui je suis fier de l’avoir construit pour mon pays et pour le continent. Beaucoup d’artistes viennent de partout pour se former et créer leurs spectacles. Je suis aussi l’initiateur du festival dialogue de corps, c’est une biennale, il accueille des chorégraphes des différents pays. Je dirige également une compagnie « mouvement perpétuel » basée à Montpellier en France. DB : Avez-vous un appel à lancer ? SS : J’invite les gens à découvrir la danse de création, d’être curieux et surtout, je lance un appel à l’endroit des pouvoirs publics d’accompagner des créations artistiques. Je pense que ce sont des artistes tout confondus qui jouent véritablement le rôle de transmetteur, d’apaisement du climat social, ils permettent une certaine harmonie dans la ville. L’Etat doit s’investir pour les encourager afin que la culture aille de l’avant. Rosalie Bindika Légendes et crédits photo :Photo : Salia Sanon, danseur chorégraphe Burkinabé Notification:Non |