Interview. Dada Kahindo : « La fondation va faire en sorte que le pays continue de bénéficier du travail de Kiripi »

Mardi 27 Octobre 2015 - 18:00

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Quasiment deux mois après la mort inopinée de Kiripi Katembo, sa sœur qui était aussi sa collaboratrice a pris les commandes de la fondation créée au nom du défunt artiste et entend mener à terme les projets en chantier. Dans cette interview exclusive accordée aux Dépêches de Brazzaville, elle en touche un mot.

Dada Kahindo, présidente de la Fondation Kiripi Katembo Siku

Les Dépêches de Brazzaville : Lors des funérailles de Kiripi, il avait été annoncé qu’il y aurait une continuité de son travail, la finalisation de certains projets en cours. Qu’en est-il deux mois plus tard ?

Dada Kahindo : La priorité de la famille était d’abord de décider qui allait s’occuper de la succession de Kiripi. Elle a porté son choix sur moi parce que déjà de son vivant, j’étais sa collaboratrice. Et donc, ensemble avec la famille, nous avons convenu de créer la Fondation Kiripi-Katembo-Siku et c’est elle qui se chargera désormais de gérer tout son patrimoine. Ainsi, toutes les institutions qui voudront vulgariser les œuvres de Kiripi devront passer par elle.

LDB : De quoi le fameux patrimoine de Kiripi est-il constitué ?

DK : Il comprend des œuvres photographiques, la structure Mutotu Productions et les films qu’il a produits.

LDB : Un mot sur Mutotu afin d’éclairer la lanterne de nos lecteurs à son sujet ?

DK : Mutotu est une société de production créée par Kiripi qui a produit plusieurs films dont Atalaku de Dieudo Hamadi et Boxeuses du Kivu, une autre réalisation du même cinéaste qui va sortir bientôt.

LDB : Pouvez-vous nous dire de quelle manière est structurée la Fondation Kiripi-Katembo-siku ?

DK : Je suis la présidente de la fondation et tous les autres membres de la famille sont membres du comité de direction. Elle sera représentée également au niveau de l’Europe, notamment en Belgique par Jeanne-Marie Tosolini et en France par Hélène Balise. Sithabile Mlotshwa des Pays-Bas est la commissaire de la fondation.

LDB : Hormis l’exposition photo en cours à la Fondation Cartier, en existe-t-il une autre ou alors un projet en vue à exécuter sous peu ? Que devient la Biennale Yango ?

DK : Non, pas pour le moment. Mais il y a un projet en chantier qui vous sera communiqué d’ici là. Quant à Yango, elle va continuer mais ne sera pas dirigée par la fondation qui va poursuivre, assurer la continuité des autres travaux de Kiripi. Il faut absolument que le vide soit comblé et ce sera le rôle de la fondation de faire en sorte que le pays et tout le peuple congolais continuent de bénéficier du travail de Kiripi. Car son œuvre n’est pas seulement importante pour sa famille mais elle est aussi bénéfique pour toute la Nation congolaise. Et la fondation doit s’assurer que cela puisse continuer à profiter au peuple du Congo.

LDB : Mutotu va-t-il continuer à assurer la production des films ?

DK : Oui, elle va continuer à produire. Kiripi était un artiste exceptionnel, il faisait mille et une choses à la fois. Il était en même temps artiste photographe, peintre, etc., ce n’est pas fréquent et donc la fondation devra tout coordonner à la fois.

LDB : Existe-t-il des travaux inédits de Kiripi qui seront publiés à titre posthume ? La Fondation procèdera-t-elle à la vente de certaines œuvres… ?

DK : La machine ne va pas s’arrêter de tourner. Ce qui pourra être vendu le sera et ce qui devra être diffusé le sera. Les projets qu’il a laissés en chantier seront menés à terme. Pour l’instant, je me réserve d’en dire plus. Mais à chaque étape que nous franchirons, nous tâcherons de le communiquer et de faire savoir ce qui a été réalisé.

LDB : Qu’en est-il de la partie artistique de la fondation puisque la famille s’occupe de l’administration ?

DK : Pour ce qui est de la partie artistique, je signale que Kiripi travaillait en partenariat avec plusieurs structures. Et il y en a d’autres sur le plan local et national qui sont intéressés par son travail et se disent prêt à nous rejoindre. Dans quelques mois, nous vous dirons quelles sont les structures et associations qui ont décidé de travailler avec nous. Je tiens aussi à signaler que la Biennale Yango n’aura pas lieu l’année prochaine comme prévu, elle est reportée pour 2017.

LDB : Pourquoi ce report de la Biennale Yango  ? Dans l’ordre des choses, elle devrait se tenir en 2016, déjà des problèmes pour la poursuite du calendrier initial de Kiripi ?

DK : Non, c’est juste que nous voulons bien préparer les choses. Et, comme je l’ai souligné, certaines structures veulent s’associer à nous, rejoindre l’équipe et ce serait mieux de bien recadrer les choses avec l’ancienne équipe qui a œuvré dans l’organisation.

LDB : Comment doit-on procéder pour contacter la fondation ?

DK : Pour l’instant, il a son siège à Barumbu et pour entrer en contact il y a juste mes coordonnées téléphoniques. Nous construisons le site de la fondation. Dès qu’il sera mis en place, nous allons communiquer là-dessus. Nous enverrons des mails à tous nos partenaires avec toutes les coordonnées nécessaires.  

Propos recueillis par

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Dada Kahindo, présidente de la Fondation Kiripi-Katembo-Siku

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