Gestion du patrimoine : les pays membres de la CEEAC préoccupés par la mise en réseau des archives, bibliothèques et musées nationaux

Lundi 28 Septembre 2015 - 15:52

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Cette préoccupation a été au centre d’un atelier de sensibilisation à la mise en réseau des archives, bibliothèques et musées nationaux des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), tenu à Douala au Cameroun du 15 au 17 septembre 2015. La République du Congo a été représentée à cette activité par Brice Isinove Owabira, directeur du centre national des archives et de la documentation, et Nicole Matsanga Bambi, directrice des musées, des monuments et sites historiques.  

Cet atelier, qui s’est tenue sur initiative de l’Unesco et du Centre international de recherche et de documentation des traditions orales et langues africaines (Cerdotola), avait pour objectif de sensibiliser les acteurs des États membres de la CEEAC au processus de la mise en réseau des archives, bibliothèques et musées nationaux, d’autant plus que la modernisation et les TIC créent des possibilités d’interconnexion, de réseautage. D’où l’ambition de construire des sociétés du savoir en vue de conserver durablement nos patrimoines, archivistiques et documentaires ainsi que les collections, des musées dans la sous-région, en développant la coopération entre les archives, bibliothèques et musées.

Pendant trois jours, les experts et conservateurs des archives, bibliothèques et musées nationaux de neuf pays membres de la CEEAC, à l’exception de Sao Tomé et Principe, ont procédé à un état de lieux en mettant un accent particulier sur les opportunités qu’offrent ces structures, les difficultés auxquelles elles sont confrontées et les perspectives qui pourront être assignées à celles-ci, notamment la mise en réseau des archives, bibliothèques et musées nationaux en vue d’aboutir à un partage d’informations plus large au plan national et partant, dans l’espace des pays membres de la CEEAC. Il ressort de cet état de lieux que les archives, bibliothèques et musées nationaux des pays membres de la CEEAC ont de nombreux problèmes qui sont entre autres : le manque de personnel formé, les infrastructures inadaptées, l’équipement inapproprié, l’insuffisance des moyens financiers et le manque d’intérêt des décideurs à accorder une attention particulière aux politiques de développement.

En effet, souvent affirmé dans les discours officiels comme les piliers pour la mise en œuvre des politiques culturelles au sein des États membres, il n’en demeure pas moins que le fonctionnement des archives, bibliothèques et musées dans nos États ne permet pas à ces structures d’assurer la mise en exergue optimale du rôle de conservation et de diffusion de l’information au public. Bien plus, l’on note le besoin d’une plus grande accessibilité du patrimoine dont ils sont dépositaires.

Des recommandations adressées aux organes partenaires

Plusieurs recommandations ont été adressées aux organes partenaires du projet, à savoir États membres, CEEAC, Cerdotola, Unesco, IDEP.

A chaque État membre de la CEEAC, il est recommandé : d’affecter les ressources matérielles, humaines et financières nécessaires à la mise en réseau des archives, bibliothèques et musées nationaux ; d’adapter le cadre législatif et réglementaire aux normes professionnelles en vigueur ; de mener un plaidoyer auprès des États membres sur le bien-fondé de la mise en  réseau des archives, bibliothèques et musées nationaux ; d’intégrer dans son plan d'action le projet sur la mise en réseau des archives, bibliothèques et musées nationaux.

Au Cerdotola et à Unesco, il leur est recommandé d'assurer la médiation entre les responsables concernés et leurs administrations, d’accompagner les administrations à travers un appui et un suivi permanent ; de renforcer les partenariats avec les institutions culturelles et de recherche pour la valorisation des productions immatérielles ; d’accompagner les différentes phases du projet jusqu’à sa finalisation.

Á l’IDEP, il est recommandé d’initier un programme de formation continue à l’intention des professionnels du réseau en mettant l’accent sur l’accès à l’information pour le développement ; de collaborer avec les institutions comme le Cerdotola sur des projets de recherche portant sur la thématique culture et développement.

Enfin, les participants à ces assises ont pris rendez-vous en mars 2016 pour un atelier d’harmonisation des pratiques. La République du Congo a été sollicitée pour abriter cette session.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Brice Isinove Owabira, directeur du centre national des archives et de la documentation du Congo, lors des assises

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