Livres : Banza Mukalay à cœur ouvert

Plusieurs fois ministre et encore en fonction à ce jour, Baudouin Banza Mukalay Nsungu surprend par le « récit étrange, pénétrant et, somme toute, étonnant » qu’il met à la disposition des lecteurs. En effet, par le biais de cette histoire personnelle qu’il a pris librement le parti de raconter, il révèle son diabète. Ce faisant, le politique déroge à la règle scrupuleusement observée par ses pairs qui, dans pareil cas, font souvent preuve de grande discrétion, s’enfermant même dans un profond mutisme.

L’écriture de Kinshasa Bangalore est un exercice auquel l’auteur s’est livré « à l’occasion d’un séjour médical à Bangalore, en Inde », ainsi que nous le fait savoir la quatrième de couverture. Cette page offerte par la plume du Pr Eddie Tambwe Kitenge nous livre un aperçu important de l’ouvrage qui, en définitive, porte sur « Vingt jours de méditation sur soi et sur l’avenir de la RDC » tel que signifié dans le sous-titre. Il se trouve que Kinshasa Bangalore, nous apprend-il, est un « récit d’urgence et de circonstance » au travers duquel le ministre « évoque, sans détour, ce diabète de type 2, contre lequel il se bat depuis 1991 ».

Le propos de ce livre, nous renseigne le Pr Eddie Tambwe, s’étend sur les « voyages de l’auteur avec ce diabète qui l’oblige à passer d’hôpital en hôpital, de ville en ville, de pays en pays ». Et l’on sent une certaine pointe d’admiration, lorsque le directeur de la Collection Comptes Rendus de L’Harmattan affirme ici que « le lecteur découvrira aussi la force du devoir d’État chez ce politique chevronné qui, malgré la violence du diabète, suit toujours activement les affaires de la République ». Et le Pr Eddie Tambwe de poursuivre qu’au-delà, le ministre Banza Mukalay ne se garde pas de marquer sa présence sur la scène gouvernementale, vu qu’il « continue aussi de poser sa voix singulière dans le débat national, en prenant position sur divers sujets essentiels de la vie politique nationale, comme l’exemple de la question de la révision constitutionnelle ! ».