Publication : « Le pagne africain et sa symbolique »Samedi 14 Mars 2015 - 10:45 Le livre de Dieudonné Mukundila Kembo explore la manière dont le signe de la femme est utilisé dans les illustrations de ce tissu prisé par les dames du continent. Paru en ce début de mois de mars chez L’Harmattan, l’ouvrage préfacé par Masiala ma Solo tombe fort à propos, diront d’aucuns. En effet, chaque année à Kinshasa en pareille période, la tendance va plutôt dans le sens de magnifier le port du pagne dit africain tout particulièrement en ce mois dédié à la femme. Par ailleurs, il n’est pas courant de trouver une publication spécialisée sur ce textile en dehors du seul contexte de la mode. La perspective offerte par l’auteur telle qu’exprimée dans le sous-titre Femmes et féminité au travers de motifs d’un objet majeur de la culture africaine ne devrait pas manquer d’intéresser les lecteurs. En outre, l’on serait bien tenté de le croire quand le théologien et peintre en vient à affirmer que le pagne « montre le caractère sexué du pagne en relation avec les fonctions sociales de la femme, lesquelles fonctions contribuent à la structuration de la société ». Ce commentaire vaut son pesant d’or. C’est dire qu’il pourrait porter à ouvrir le débat sur ce point et nous forcer à y regarder de plus près en tout cas plus que d’ordinaire. Et l’on ne trouverait peut-être pas à contredire le critique d’art dont l’avis serait à considérer avec respect. En outre, Dieudonné Mukundila Kembo n’aurait donc pas tout faux de déclarer que « l’objet », le pagne donc, « n’est pas seulement artistique, il est culturel et social et se trouve à la fondation des croyances, des institutions, des structures sociales ». Assurément, plusieurs acquiesceront à l’entendre affirmer aussi qu’ « il cesse d’être uniquement un vêtement et devient un lieu de savoir et de culture, un reflet de la société africaine ». En effet, c’est d’autant plus si ancré dans le quotidien que l’on n’y fait, ma foi, plus cas. C’est peut-être ici que les défenseurs du pagne, du moins ceux qui avaient fini par penser que la date du 8 mars pouvait être réductible au port du pagne pourraient trouver de quoi conforter leur opinion. Mais ce serait se montrer carré et ne pas laisser de place à la liberté d’expression qui, à coup sûr, pourrait aussi bien s’appliquer à ce contexte. Sans oublier aussi que le choix vestimentaire de la femme est un droit que l’on ne saurait restreindre au pagne dans la mesure où la pudeur reste de mise. Nioni Masela Légendes et crédits photo : Couverture du livre Le pagne africain et sa symbolique |