Peinture : Hilarion Dinga s’en est alléSamedi 31 Janvier 2015 - 15:05 L’une des figures de proue de la peinture congolaise, Hilarion Dinga, s’est éteint le 27 Janvier à Brazzaville à l’âge de 83 ans. Ce chevalier de la peinture, qui devait fêter dans les mois qui suivent le jubilé marquant les soixante-deux ans d’exercice dans l’art pictural, reste d’après Jean Luc Aka Évy, directeur général des Arts et des Lettres, parmi les plus grands pionniers de la fabrication de la culture urbaine Brazzavilloise. Son fils biologique, Eliezer Dinga, artiste peintre très ému par cette disparition, reconnaît en son père un modèle qui l’a forgé afin d’exceller dans l’art. « Nous sommes très touché d’apprendre le décès d’Hilarion Dinga parecque c’était un grand monsieur de la culture congolaise. Il faudrait l’inscrire en lettre d’or dans la mémoire vive des Congolais et de tous ceux qui aiment la culture congolaise. Il est parmi ceux qui ont réussi par le travail artistique de pouvoir mettre en place dans la naissance de Brazzaville une nouvelle culture contre la culture de l’administration coloniale »,souligne Jean Luc Aka Évy. Ce peintre congolais figure parmi ceux qui avaient compris très tôt que par la création et l’inventivité artistique, le Congolais pouvait non seulement s’émanciper de la culture coloniale mais en même temps fabriquer une nouvelle culture qui correspond aux valeurs non seulement traditionnelles de nos sociétés, mais également à un nouvel esprit issu de la confrontation avec l’ordre coloniale. Il est à cheval entre la génération d’Eugène de Malonga, Guy Léon Fylla et Gotène Marcel. Il bénéficie aussi de l’apport essentiellement de Guy Léon Fylla « parce qu’il a été encadré par Guy Léon Fila. qui lui a donné un certain nombre d’outils pour faire de la peinture et, ensuite, par lui-même il a inventé son propre style qui n’est plus le style de son maître ni celui de l’école de peinture de Poto Poto. Ses œuvres sont dans un impressionnisme congolais et classique occidentale lié à l’activité spirituelle picturale proprement africain ». Poursuit le directeur général des Arts et des Lettres. « Hilarion Dinga était un fabricant des valeurs culturelles modernes, il était une espèce de philosophe du quotidien et un historien, il était de tous les endroits dans la musique, la mode, dans la peinture et, par conséquent, c’était un acteur présent de tous ce qui bougeait comme culture dans ce pays. C’était un expert ». Conclut Jean Luc Aka-Évy. Eliezer Dinga son fils, qui baigne dans la peinture depuis l’âge de neuf ans, reconnaît en Hilarion Dinga un père constant et présent dans sa vie aussi bien dans le domaine picturale qu’’humain. « Si je suis resté attaché à ce métier, c’est aussi par rapport à lui. Il m’a pisté depuis tout jeune sans me forcer et l’art est devenu une passion pour moi. Ce côté spirituel qu’il avait d’être profond m’a fait aimer la peinture. Bien qu’il soit impressionniste, on sentait une grande profondeur d’esprit et à travers sa peinture ».déclare son fils Bien que je fasse de la peinture moderne contemporaine mais j’ai l’âme classique grâce à lui. J’ai partagé tous les moments artistiques avec lui. Mais je pense que les Congolais n’ont réellement pas connu mon père. C’est dommage, on avait tous espérer le présenter au monde avec son jubilé cette année. C’est une grosse perte pour la famille et je suis déçu que cette valeur universelle n’est pu être reconnu à sa juste valeur.
Hermione Désirée Ngoma Légendes et crédits photo :1-Hilarion Dinga
2- Le peintre dans son atelier |