Débats littéraires : regards croisés sur « La ville aux âmes ivres »

Dimanche 25 Janvier 2015 - 19:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Le roman « la ville aux âmes ivres » d’Emile Gankama  était  au centre des  débats littéraires aux Vendredis  des arts et des lettres, le 23 janvier à la préfecture de Brazzaville. L’auteur décrit dans  ce livre, les travers de la société moderne, en scrutant la vie de Mbolia, le héros principal de ce roman.  Une oeuvre dont la problématique est toujours d’actualité.
 

Publié aux éditions Hemar, l’ouvrage comporte 138 pages dans  lequel  Emile Gankama  a fait mention d’une histoire dont le déroulement a lieu à Arsemé, une ville  imaginaire  en Afrique.

Après ses études,  Mbolia est  nommé vice-directeur, président du conseil d’administration  chargé des finances  dans une société générale d’assurances,  doté d’un salaire colossal  et des différents avantages, une compagnie dont les habitants d’Arsemé  qualifient d’arbre à sou, le jeune Mbolia  va  alors s’adonner aux jouissances  les plus folles.

Il est accusé d'un détournement  des fonds  avec la complicité de son chef hiérarchique et d’avoir partagé ensemble huit cents millions de FCFA  appartenant à la société. Sa vie se bascule. 

Le jeune  est alors abandonné par ses trois épouses, Mbolia se marie à une quatrième femme.  Tourmenté  de tout ce qu’il lui arrive, le jeune directeur accuse son grand père qui vit au village de sorcier  et  qu’il  assassine  par la suite.  Il est arrêté  non  pas pour le meurtre  commis  mais pour le détournement des fonds qu'il redoutait.

Dieudonné Moukouamou Mouendo,  enseignant de littérature à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines ( Université Marien-Ngouabi),  présentant  l’œuvre  pense que ce roman est un véritable chef d’œuvre  qui s’inscrit dans la même démarche  que "sur la braise" de Henry Djombo. Contrairement aux romans des années 70  dont  la cible était généralement  un dictateur sanguinaire au pouvoir, cet ouvrage donne  une orientation nouvelle à la thématique du roman  congolais. 

Pour lui, L’auteur concilie subtilement réalisme et merveilleux, il  rend la lecture de la ville aux âmes ivres présente et facile. Emile Gankama caricature la société africaine incapable de se soustraire à la boue de la bâtardise.  La trame de la ville aux âmes ivres se construit d’état d’obsession de la mort, de l’amour, des souvenirs et des plaisirs.
L’auteur  a  par ailleurs fait un bref résumé du roman expliquant que Mbolia est peut-être victime  de  la société dans laquelle il vit. Il met également en exergue dans son ouvrage la femme  car, d’après lui c’est elle qui est la gardienne de la société.

Emile Gankama  est  journaliste et écrivain, directeur des rédactions  aux Dépêches de Brazzaville. Il a écrit entre autres ouvrages, Denis Sassou N’Guesso, les grands faits de sa campagne à l'élection présidentielle de 2009 ; Congo–Brazzaville, la clameur démocratique des années 1990 ; OUA/UA, les deux mandats de Denis Sassou N’Guesso et d'autres manuscrits inédits.

L’initiative de ces débats littéraires revient au ministre Henry Djombo, président de l’Union nationale des écrivains et artistes congolais.  Le prochain rendez-vous littéraire portera vendredi prochain sur l’ouvrage « comment partager la rente pétrolière »

Les Vendredis des arts et des lettres est un espace de rencontre, d’échange et de promotion culturelle.

 

 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo1 : la couverture du roman, Photo 2 : Emile Gankama répondant aux questions