Diaspora congolaise : retour au bercail de Fabrice KondiSamedi 29 Novembre 2014 - 18:30 À la fleur de l’âge, après huit ans passés en France avec une situation confortable, Fabrice Kondi revient au Congo. Depuis l’annonce faite le 10 avril 2013 à Paris par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, on observe constamment des retours de Congolais vers leur pays d’origine. Fabrice Kondi, 32 ans, est titulaire d’un BTS en gestion de logistique. Résident régulier en France, « c’est maintenant ou jamais », dit-il, animé par une envie d’entreprendre au Congo qu’il repoussait jusque-là. Aujourd’hui, ce gestionnaire estime que « la finalité est de rentrer car les conditions de retour au bercail sont réunies ». Son dernier séjour à Brazzaville, à l’occasion de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat qui s’est déroulée du 18 au 21 novembre, en a aussi pour quelque chose. Pour les Fabrice, les dés sont jetés. Dès le 8 décembre, il rentrera au Congo. Repartir dans son pays d’origine relève d’une décision mûrement réfléchie. Doté des acquis du multiculturalisme et d’une expérience en tant que Chargé de gestion en logistique au sein de « ID Logistics » où il a officié pendant huit ans en France, Fabrice Kondi se sent prêt à aller investir au Congo. Désormais à la tête de l’entreprise « Yanis k Services », quatre embauches sont prévues à Brazzaville et à Pointe-Noire. Pendant plusieurs années, il a travaillé jusqu’à obtenir une image rassurante auprès de la clientèle locale. « J’ai opté pour une entreprise en nom propre de la gestion du patrimoine des Congolais de l’étranger qui le mettront en exploitation au Congo : dans tous les domaines. Auprès de la clientèle, je proposerai des solutions en fonction de leurs objectifs et de leurs choix de vie ». L’élan de l’entrepreneuriat de la diaspora est souvent freiné par la mauvaise gestion des investissements confiés aux membres de la famille. Le cas le plus récent est celui d’un compatriote rentré en août dernier à Pointe-Noire et qui avait confié la gestion de ses affaires à la famille. S’en est suivi le drame où il a été abattu par son oncle cet été. Or, constate Fabrice Kondi, « lever les équivoques entre les Congolais de l’étranger et leurs familles, c’est se placer comme intermédiaire fiable auprès de ceux qui veulent investir. Ma gestion donne les garanties nécessaires. J’ai une représentation légale en France avec un siège déclaré au Congo ». L’Afrique, au-delà des clichés, présente une croissance qui doit profiter aux populations. Le dispositif étatique est opérationnel avec la récente mise en place du guichet unique par le ministère des PME-PMI pour la simplification de création d’entreprises. « Osons construire notre pays ; n’attendons pas que les autres le fassent à notre place : c’est maintenant que le Congo a besoin de nous ! Je demande à la diaspora de se mobiliser en faveur de l’entrepreneuriat au Congo pour participer au développement de notre pays ». soutient Fabrice Kondi.
Marie Alfred Ngoma |