Musique : Nteko, la Piaf congolaise !Jeudi 18 Septembre 2014 - 10:30 Avec un timbre vocal qui oscille entre celui d’une femme et d’un enfant, encore dans la vingtaine, Nteko s’est révélée au public, il y a deux ans, lors d’une édition de la fête de la musique. Depuis, elle fait son chemin avec « CRI », un album qu’elle présentera ce 19 septembre à l’Institut français du Congo après une tournée qui l'a conduite en France et en Allemagne. Princia Maboungou à l’état civil, Nteko a fait ses premiers pas dans la musique au sein de la chorale Saint Pie X de la cité OMS. Grâce à cette expérience, elle caressait déjà le rêve de voler de ses propres ailes tout en écoutant celui qu’elle appelle père, Jacques Loubelo. « Jacques Loubelo m’a beaucoup inspirée et je me disais que c’est ce genre de musique que je voudrais faire au cours de ma carrière ». L’album « CRI » qui sera présenté officiellement au public au cours de la soirée du 19 septembre a été réalisé par likelembazik, la tontine musicale. Il compte onze titres composés par l’artiste. « Le nom de mon premier album est Cri parce que je me dis que l’on a besoin de communiquer, de faire passer le message pour que les choses changent. Je chante des faits sociaux. Je suis jeune et je vois ce qui se passe, j’observe et j’écris ce que je vis. Pour lancer mon cri d’espoir et avancer », commente-t-elle. Titulaire d'une Licence en transport et logistique, Nteko a toujours pensé que l’artiste ne pouvait toujours pas vivre de son art, surtout au Congo où le genre de musique dans lequel elle s'est lancée manque souvent de producteur. Mais depuis, son avis a changé. « En ce moment, la musique passe avant tout dans ma vie car avant j’estimais qu’elle ne marchait toujours pas ». 29 coproducteurs apportent leur financement pour la réalisation de l’album L’album CRI a été réalisé grâce à la tontine musicale lancée il y a deux ans par Kében manager de Nteko. Cette tontine consiste à trouver des fonds et produire des artistes. « Je suis juste un producteur exécutif, celui qui réalise. Mais financièrement je fais partie d’un lot de 29 coproducteurs qui ont financé selon leur poche et proportionnellement à leur part. Une manière de promouvoir la culture locale », a expliqué Keben. Ces fonds ont également permis à l’artiste congolaise de réaliser une tournée d’un mois en France et en Allemagne où elle a rencontré un autre public, engagé des rencontres professionnelles. « Je suis tombée sur sa maquette lors des présélections de la fête de la musique et j’ai remarqué qu’elle était différente, sa fine voix avait beaucoup d’émotion, un timbre assez rare avec des arrangements simples, guitare et percussion. Et sur scène, elle a fait tabac. Elle est un peu comme Édith Piaf, un corps frêle avec une grande voix à l’intérieur », reconnaît keben. « Le concert du 19 septembre sera le premier grand concert pour notre artiste. Ce qui n’est pas toujours facile. Mais qui arrive à point nommé car jusque-là, elle n’avait pas une grande expérience de la scène. Je l’ai mise sur plusieurs scènes pour mieux la présenter avec un peu plus de force et de maturité. En ce moment, elle est apte à affronter un public qui la connaît et la suit depuis un bon moment. Ce sera un vrai test et c’est bien que ça se passe au même moment que la sortie de l’album. C’est une boucle que nous faisons », a conclu le manager
Hermione Désirée Ngoma |