Musique : Kaly Djatou et Justin Obela rendent hommage à Franklin BoukakaMardi 19 Août 2014 - 21:00 Les deux artistes seront en concert le 22 août au Centre culturel Jean-Baptiste Tati Loutard de Mpita, à Pointe-Noire. Les grands hommes qui ont marqué l’histoire ont disparu physiquement mais demeurent toujours vivants par leurs œuvres. De par l’immensité et la profondeur de son œuvre musicale, Franklin Boukaka peut aujourd’hui être considéré comme un immortel en dépit de son éphémère carrière. 42 ans après sa tragique disparition, ses chansons sont toujours fredonnées et interprétées dans le monde. La démarche de Kaly Djatou et Justin Obela vise à redonner vie à la poésie musicale du panafricaniste qu'était Franklin Boukaka dont l’album « Le Bûcheron », sorti en 1970, est resté mémorable. La lumineuse mélodie, la force du lyrisme couplée à la poésie musicale et à l’engagement politique de l’artiste sont autant de traits singuliers qui font de lui un génie de la musique congolaise. Au cours de ce concert, les deux artistes vont également interpréter plusieurs chansons cultes de Franklin Boukaka tels Liberté, Yambi na bana poto, Pasi na komono, Ba yemba ba Congo, Kue tu kwenda, couple ya bolingo, Rendez-vous à Bamako etc, les Brazzavilloises, lufua tolo, likambo oyo… Panafricaniste convaincu, Franklin Boukaka dénonçait sans cesse l’oppression et la répression qui sévissaient à travers le continent et réclamait à tue-tête la mobilisation de tous pour une véritable indépendance des nations africaines. Son mérite : avoir immortalisé à sa façon et par chanson certaines icônes de la lutte africaine pour la liberté et l'émancipation : Mehdi Ben Barka, Um Nyobé, Albert Luthuli, Simon Kimbangu, André Matsoua, Ché Guévara, Malcolm X, Coulibaly, etc. En 1969, au festival panafricain d’Alger, son titre Muanga fait un tabac au point d’être repris par le célèbre et légendaire groupe cubain Aragon. "Pont sur Congo", véritable hymne à l’unité africaine sorti en 1967 va aussi révéler Franklin Boukaka au grand public. Aujourd’hui, la musique de Franklin Boukaka a traversé les frontières nationales et de nombreux artistes n’hésitent pas à interpréter ses œuvres comme ce fut le cas du célèbre groupe congolais Biso na Biso conduit dans les années 2000 par Passi qui, dans son album Racines a repris des morceaux de Franklin Boukaka. « L’homme doit mourir mais tous les morts n’ont pas la même signification », chantait-il par prémonition dans une de ses chansons en donnant les ultimes consignes à son épouse. La mort de Franklin Boukaka est demeurée énigmatique. L’artiste poète qui chantait la paix en Afrique, l’unité nationale était-il réellement une menace pour la société et les gouvernants ? L'artiste est né le 10 octobre 1940 à Brazzaville.
Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo :l'artiste poète Franklin Boukaka
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