Palabres autour des arts : « La banlieue en écriture »

Mardi 30 juillet, les lampions se sont éteints à la Librairie-Galerie Congo dans la liesse des échanges littéraires vécus durant la soirée à propos de la littérature des banlieues et des clichés. Suivant un principe bien rodé après vingt-six éditions et deux spéciales, à savoir,  un hôte, des chroniqueurs et un public passionné des arts, prêt à confronter sa vision sur le thème du jour, la dernière rencontre sur « la banlieue en écriture » a tenu ses promesses. Les chroniqueurs du jour, Aurore Foukissa, LaRéus Gangoueus, Aurélie Myself et Cédric Moussavou ont donné des aperçus succincts des livres retenus. Successivement, le public s’est déporté des quartiers pauvres de New-York jusqu’en France en passant par les favelas d’Amérique du Sud ou des pays imaginaires. La magie de l’écriture a opéré et, par miracle, les œuvres chroniquées ont donné envie de les lire ou de différer le projet de les ouvrir. Il s’agissait des livres suivants : Ils sont votre épouvante, vous êtes leurs craintes de Thierry Jonquet, Fleur de béton de Wilfried N’Sondé, Paradis des chiots de Sami Tchak et The Corner de David Simon-Ed Burns.

L’artiste-palabreur du mois était Joss Doszen, l’initiateur du concept des Palabres autour des arts. Auteur de trois romans,  cet activiste littéraire se définit comme un « griot des temps modernes ». Le Franco-Congolais défie les conventions avec sa plume acerbe, « exubérante et dangereusement éclectique », confie-t-il. À travers la chronique faite par les chroniqueurs du jour, ses deux ouvrages, Le Clan Boboto et Votre message n’a pas été envoyé, le public venu très nombreux a découvert le personnage et le message de ses écrits proches de la thématique de la littérature suburbaine. « J’ai attendu la vingt-sixième édition pour venir parler de mes livres, explique Joss Doszen. Le concept des palabres a été mis en place justement pour permettre aux auteurs d’avoir un lieu et la possibilité de promouvoir eux-mêmes leurs ouvrages sans attendre les médias classiques… Un des lieux appropriés, c’est la Librairie-Galerie Congo où les consommateurs intelligents de la littérature se retrouvent. »

Cliché, fais-moi peur ! Quels sont ces clichés dont nous ne pouvons nous défaire ? En fin de soirée, le public s’en est donné à cœur joie et s’est prononcé à propos des clichés qui ont éclaboussé les banlieues dans les œuvres chroniquées. À titre dérisoire ou d’une façon autocritique, le public a fait rejaillir ces stéréotypes reconnus dans la communauté des quartiers pauvres. Volontiers, il les a énumérés. Ironiquement, « les clichés nous sont familiers, et nous en avons souvent besoin car il est difficile de les désagréger en un clin d’oeil », a conclu Gabriel Kinsa, le comédien congolais familier des rencontres littéraires de la Librairie-Galerie Congo.

Ainsi s’achève la saison 2012-2013 de la Librairie-Galerie Congo. Nous vous souhaitons de bonnes vacances et vous donnons rendez-vous en septembre pour de nouveaux événements culturels à partager sans modération !