Rattrapons-nous !

Samedi 17 Mai 2014 - 1:15

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Il se passe bien des choses auxquelles on devrait sans doute faire un peu plus attention. Au moment où vous lisez ces lignes, une génération montante d’artistes tente de clamer son existence au grand rendez-vous africain de l’art contemporain. Ils ne sont nullement invités officiellement au festival. Ils ne sont guère dans le in du festival donc, et c’est ce qui attire notre attention. Qu’importe qu’ils soient exposés dans le off, ce qui compte c’est d’être à cet endroit où se décide l’avenir de l’art contemporain africain, où se nourrissent les univers épars venus de différents coins du continent et où se construisent de fil en aiguille des dynamiques dont on ne peut encore imaginer l’impact sur la création artistique dans son ensemble.

N’ayons pas peur de le dire, le courage qu’a eu l’artiste Bill Kouélany de présenter cette jeunesse des deux rives du fleuve Congo au cœur de la messe africaine de l’art, permettant aux uns et aux autres de se confronter à d’autres univers, de s’enrichir et de transcender nos frontières, doit être salué. Car la biennale de Dak’Art fédère toutes les pépites de l’art contemporain africain. Et en réunissant les œuvres de la quinzaine d’artistes exposés, elle a non seulement réussi le pari d’apporter la création congolaise là où ne l’attendait plus, Bill étant à ce jour la seule artiste congolaise ayant exposé à la biennale de Dakar jusqu’à 2006, mais elle a aussi impulsé une dynamique qui, sait-on jamais, pourrait avoir des retombées positives et enclencher les choses chez ces artistes.

Notre devoir serait donc de rejoindre cette dynamique. Oui, rattrapons-nous, il n’est pas trop tard ! D’autant que de cet apport se développeront de nouvelles formes d’engagement et de liberté artistiques.

Meryll Mezath