Les Dépêches de Brazzaville : Vous êtes de nationalité camerounaise. Comment vous êtes-vous présentées à la sixième édition de l’élection de Mama Kilo, et combien de temps de formation avez-vous passé ?
Les lauréates : C’est une soeur à nous qui nous a inscrites à cette compétition. Sachant que nous réunissons les critères exigés, elle n’a pas hésité de nous inscrire. Nous avons passé sept mois de répétition. On nous apprenait à marcher, et surtout à marcher avec des chaussures hautes. On nous apprenait aussi à ne pas être frustrées face au public. À la soirée élective, j’avais peur lorsque j’étais dans les vestiaires. Mais une fois qu’on a prononcé mon nom, je suis sortie et j’ai dominé la peur (dit la cinquième dauphine, NDLR). En effet, c’est lors des répétitions qu’on m’a demandé de passer toujours en première position, et je m’étais préparée à cela.
Il y avait beaucoup de candidates et de taille. Vous n’avez pas eu peur d’elles, surtout de la Congolaise (première dauphine) qui avait également des mensurations imposantes ?
Je n’ai pas eu peur d’elle, parce que je savais que je remplissais les critères (Miss). Dès le début, quand je suis arrivée au siège, on m’a dit que pour être Miss Mama Kilo, il fallait avoir une grande taille et un certain poids. Parmi toutes les candidates, je suis celle qui faisait 160 kilos pour 1,82 mètre. Or la Congolaise pesait 150 kilos. Certes, la taille et le poids ne suffisent pas. Mais je me suis améliorée avec le temps, à bien marcher sur les chaussures, à être souriante devant le public. Pendant sept mois, je n’ai fait que cela. J’avais donc un peu d’assurance, non seulement sur mes mensurations, mais aussi sur les qualités que je me suis forgées par mon travail.
On vous a vue danser sur la chanson Apparragguachaa de Kingoli authentique comme une Congolaise. Comment avez-vous fait ?
N’oubliez pas que le Cameroun est frontalier avec le Congo-Brazzaville. Cela fait pratiquement deux ans que je suis résidente au Congo, on s’est familiarisé donc avec les Congolaises, voilà pourquoi avec elles ça se passe bien, et voilà pourquoi nous avons appris à danser congolais. En effet, c’est un rythme qu’on avait l’habitude de danser régulièrement dans notre siège. Donc je maîtrisais un peu la chose.
Maintenant que vous êtes élue Miss Mama Kilo, qu’est ce qui a changé dans votre vie ?
Ce qui a changé, c’est que je suis très sollicitée de part et d’autre par les gens. Beaucoup de femmes comme moi m’envient maintenant. Elles disent qu’avant nous étions complexées par notre poids, mais à travers toi, nous avons compris que la femme grosse aussi à sa place dans la société (Miss). Il y a eu un changement, déjà la diaspora camerounaise nous a reçues. L’ambassadeur et tous les employés de l’ambassade nous ont aussi reçues à l’ambassade. Pleins de gens me connaissent déjà. Aux Dépêches de Brazzaville, on a parlé de moi, cela me va droit au cœur.
Vous avez commencé à recevoir les cadeaux promis par les donateurs ?
Par rapport aux lots énumérés lors de la soirée, je n’ai pas l’impression qu’il y ait l’un de mes lots qui soit menacé. Déjà on a commencé par me remettre les superwax qui nous ont été promis ; les téléphones Huawei F201 promis par la société Congo Télécom, le smartphone le plus fin au monde, vont suivre. La marraine m’a demandé de m’inscrire à l’auto-école pour apprendre à conduire. Les voyages sont en cours. À mon retour de Dubaï où j’irai pour dix jours à peu près, nous irons à l'Alima Palace à Oyo dans le département de la Cuvette. Apparemment, les lots ne souffrent de rien. Il n’y a pas de souci.
La présidente du comité d’organisation, Rosine Assemekang, était-elle coriace ?
C'est vrai qu’elle était coriace, mais c’est parce qu’elle voulait que les choses se passent bien, et non parce qu’elle était contre nous. Elle nous a beaucoup encadrées. C’est pour cela que je la remercie ainsi que notre marraine, Mélicia Okemba. Elle fait beaucoup de choses pour nous. Je profite de l’occasion pour demander aux femmes de grande carrure comme moi, qui sont intéressées par la chose, de se jeter à l’eau et espérer gagner. Dès lors, la vie peut changer.