Vous donnez des cours de danse traditionnelle à Nantes. Qu’enseignez-vous et quel est votre public ?
Je donne des cours de danse tradi-moderne à Nantes depuis 2001. J’ai quatre cours : deux cours de Soukouss et deux cours de tradition. Parmi les danses traditionnelles du ballet de chez nous, j’enseigne le kingoli, le ngouakatour, le nzobi, les danses vilis, bembe, teke, kongo. Mes stagiaires sont essentiellement des Français, il y a quelques Chinois et des personnes originaires de la Caraïbe.
Je serai au Congo en Juillet avec certains de mes stagiaires et des danseuses, dix Américaines et cinq Françaises qui veulent découvrir le pays. Je vais les faire voyager sur Brazzaville ainsi que dans l’arrière-pays du nord au sud afin de casser les images négatives qui sont véhiculées sur le Congo. Il y a toujours des gens qui dénigrent Brazzaville, la supposée insécurité qui y règne, le fait que le soir on ne pourrait pas sortir. Ce sera l’occasion de démonter certains clichés.
Comment avez-vous appris ces différentes danses traditionnelles ?
J’ai appris la danse à l’âge de neuf ans au Congo au sein des groupes d’animation du quartier. Ensuite j’ai dansé dans le ballet national congolais de Brazzaville puis dans le ballet national de la jeunesse congolaise qui se trouvait en face de Centrale/8 février. Après avoir dansé dans de nombreux autres ballets, j’ai finalement créé mon propre groupe Africa Tambour, comprenant 12 membres, avec lequel nous avons beaucoup tourné en Afrique Centrale et de l’Ouest. C’est grâce au gouvernement congolais que je me suis retrouvé en France. Le groupe Africa Tambour est venu représenter le Congo au rassemblement des enfants francophones du monde organisé dans le cadre des festivités de l’an 2000. Nous étions sortis premiers de la compétition. Sur place nous avons trouvé un tourneur et obtenu des autorisations de travailler en France.
Vous faites sans cesse le voyage entre la tradition et la modernité. Parlez-nous de votre orchestre le Loketo show ?
Je m’inscris dans la lignée d’Orlus Mabele avec l’orchestre Loketo show. Nous faisons beaucoup de concerts, de festivals et d’animations de soirées. Nous voyageons également et avons pu nous produire au Japon, en Californie : Oakland, Palo Alto, Santa Cruz, Los Angeles mais aussi à Hawaï. Souvent le public ne connaît pas le Congo-Brazzaville mais uniquement le Congo-Kinshasa. Nous sommes là pour donner une visibilité à notre pays. J’aime me produire sur scène avec une tenue vert-jaune-rouge ou bien en mettant en évidence notre drapeau et en donnant une courte présentation de ce qu’est le Congo, qui est notre président, etc. C’est ce qui peut faire aussi venir des touristes et les inciter à découvrir notre pays.
Quelle est votre actualité ?
Je me rends en Californie à la fin du mois pour tourner un single de deux clips et donner un stage de danse traditionnelle afin de mettre notre pays en avant.
Le Festival Tuta Ngoma que j’organise chaque année au Cercle Sony Labou Tansi, avec tous les groupes traditionnels du Congo, se tiendra au mois d’août 2015. Une compétition sera organisée dans le cadre du Festival, dans laquelle seront représentés deux groupes traditionnels de chaque arrondissement de la ville capitale.
J’aimerais aussi mettre en place des échanges entre groupes traditionnels du pays et ceux qui, comme le mien, sont installés à l’étranger. Il faudrait que nous puissions nous produire facilement au pays mais aussi que nous les fassions découvrir par nos tourneurs et managers occidentaux. Je serai sur place tout l’été et les invite à se mettre en contact avec moi.