Tourisme : les hôteliers du département de la cuvette dans le viseur de l’Etat

Lundi 16 Janvier 2017 - 15:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

La mise en garde aux hôteliers a été lancée par la ministre du Tourisme et des loisirs, Arlette Soudan-Nonault, lors de son séjour de travail dans le département de la cuvette, du 09 au 13 janvier 2017. Le but de cette mission a été non seulement de décliner la politique de son département ministériel ; de partager sa vision avec tous les acteurs concernés, mais aussi de réglementer le secteur du tourisme et des loisirs.

À Owando, Oyo et Boundji, la  ministre du Tourisme et des loisirs, Arlette Soudan-Nonault, a été directe avec ses interlocuteurs. « Le tourisme et les loisirs ne peuvent se développer et être performants qu’avec l’appui et l’accompagnement de nombreux autres secteurs. C’est le caractère transversal de ces secteurs qui m’emmène, ce jour, à échanger avec vous afin que vous puissiez connaître votre place et votre contribution dans cette œuvre d’édification d’une véritable industrie touristique et des loisirs dans notre pays. »

À ces interlocuteurs, la ministre a précisé que les difficultés que le pays connait aujourd’hui sont conjoncturelles, d’où, il est plus que nécessaire de diversifier l’économie congolaise. Et, La marche vers le développement, qui est le programme de gouvernement, donne une place de choix au tourisme et aux loisirs. « La chute du baril nous amène aux fondamentaux de gestion. Donc, c’est une très bonne chose. Il nous faut impérativement faire un inventaire, un état des lieux si nous voulons aujourd’hui apporter dans le cadre de la diversification de l’économie notre apport », a déclaré Arlette Soudan-Nonault.

Elle a dénoncé ce qui constitue le goulot d’étranglement qui paralyse son secteur d’activités, notamment en ce qui concerne les taxes hôteliers. Le département de la cuvette dans son ensemble à environ 430 à 500 chambres pour près de 50 hôtels et auberges. Les gestionnaires de ces hôtels savent très bien que les 10% de chambres sont reversés à l’Etat, mais ils ne payent pas les taxes hôtelières, excepté Pefaco hôtel Alima. Certains hôteliers qui payent les taxes n’ont pas d’agréments. Ils ont l’autorisation d’implanter délivrée par la mairie pour certains et non l’autorisation de mener l’activité hôtelière délivrée par le ministère du Tourisme. D’où, dorénavant, ceux qui ne verseront pas ces taxes seront traduits devant les juridictions. Quant aux taxes relevant des loisirs, elles doivent être versées par chèque bancaire au Trésor public.

La ministre du Tourisme et des loisirs a aussi déploré le fait  qu’il y ait beaucoup des choses qui se font dans la clandestinité dans le département de la cuvette. Il y en a qui travaillent depuis 15 ans en toute impunité. Elle a annoncé qu’un travail sera fait dans le cadre de la classification hôtelière et de sa catégorisation, avant d’inviter tous les opérateurs au respect des textes.

Un réseau mafieux mis à nu

Parlant de la rupture et la rigueur, la ministre du Tourisme et des loisirs a annoncé à ses interlocuteurs qu’elle a interrompu une mauvaise gestion des taxes hôtelières organisée par ses collaborateurs. Ces derniers dilapidaient des dizaines et des dizaines des millions de FCFA par mois. Ce qui aujourd’hui bénéficie à l’Etat.

L’administrateur maire de la communauté urbaine d’Owando a loué la démarche pédagogique entreprise par la ministre du Tourisme et des loisirs qui à coup sûr, permettra la prise de conscience de tous les acteurs intervenants dans ce secteur, question de booster l’économie et surtout de garantir l’emploi des jeunes.

Pour l’administrateur maire de la communauté urbaine d’Oyo, Jean Marie Ewengué, le département du tourisme et des loisirs connaitra, un nouvel essor sous la dynamique impulsion d’Arlette Soudan-Nonault. « Les Congolais aiment les loisirs mais s’intéressent très peu au tourisme qu’ils abandonnent aux étrangers, notamment aux occidentaux. Il suffit de le constater en se rendant au parc d’Odzala et de Conkouati, pour réaliser que les Congolais ne battent pas le record. Ils savent que les voyages instruisent, cependant, ils les pratiquent peu. Des pays tels le Maroc, l’Egypte, la Tunisie, la Russie, et tant d’autres comptent sur les recettes du tourisme et loisirs pour équilibrer leur budget. »

Des échanges inter actifs dans un climat bon enfant ont permis à la ministre du Tourisme et des loisirs de préciser aux autorités préfectorales, administrateurs, société civile, leaders d’opinions, que sans eux, on ne peut pas parler de « destination Congo ».

« Le tourisme aime l’espace propre, l’hygiène propre. Donc, il nous faut absolument changer notre logiciel mental… C’est pour cela que j’ai souhaité avoir dans cette salle, les leaders des partis politiques toutes obédiences confondues, parce que le tourisme n’a pas d’opposition. Il faut s’approprier le tourisme, parce que beaucoup des Congolais le méconnaissent. Et permettre une réelle implantation du tourisme effectif dans le département de la cuvette. J’ai besoin de votre apport », a-t-elle conclu.

 

Les Dépêches de Brazzaville

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Madame le ministre entourée du maire de la communauté urbaine d'Oyo (à gauche) et du sous-préfet d'Oyo (à droite) Photo 2 : les responsables de la force publique et de la société civile d'Oyo Photo 3 : les cadres administratifs du secteur du tourisme et de l'hôtellerie

Notification: 

Non