Théâtre : les spectateurs découvrent Le conseil de discipline est suspendu

Samedi 28 Mars 2015 - 16:00

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Présentée aux Vendredis des arts et des lettres  par la création artistique Sirius théâtre (la Cast)  le 27 mars à la préfecture de Brazzaville à l’occasion de la Journée internationale du théâtre,  Le conseil de discipline est suspendu relate les antivaleurs  des élèves dans les établissements scolaires. 

Cette pièce  mise en scène par  Collard Winner, comédien et metteur en scène, est le texte écrit par Jacques Nkéoua, professeur de français dans l'un des lycées de Brazzaville. « Le conseil de discipline est suspendu » dénonce  de  manière générale des comportements déviants des élèves qui reflètent  la  réalité dans les écoles.

En effet,  cinq  élèves sont traduits  au conseil  de discipline, la première, Sulbazur, est représentée par sa mère. Trois motifs  sont formulés  contre  elle. On lui reproche  premièrement le fait que  son téléphone sonne brillamment en plein cours d’histoire, sous le mécontentement de son  professeur et de ses condisciples. Sulbazur sort précipitamment pour répondre à son  correspondant  à haute voix  au seuil  de la porte de la classe. Le second motif, c’est  sa coiffure  mami mwata , elle s’habille d’une jupette et d’un body mettant à nu tout son dos lors des cours d'éducation physique.  Elle porte des chaussures de hauts talons appartenant à sa mère, et se pavane grossièrement dans la cours de l'école.  Comme troisième motif, Sulbazur a été surprise  par le surveillant général  de l'établissement, en train de s’embrasser  avec  son condisciple  contre le mur de sa classe. Ce dernier présent à ce conseil de discipline , est accompagné de son père.

La deuxième élève Aicha Djambala, accompagnée de sa sœur aînée, est traduite au conseil de discipline pour avoir exécuté publiquement la danse pornographique en plein cours ; elle visionne les films pornographiques dans son téléphone et pratique le commerce des sous-vêtements féminins  en  incitant  ses  camarades de classe  à la débauche.

Sulbazur est défendue par sa mère qui l'a représentée ; cette dernière  ayant cru aux paroles mensongères de sa fille, est confuse devant la réalité des faits et en retrouvant sa paire de chaussures disparues. Elle  menace d’emprisonner  le garçon qui s’amourachait avec sa fille. Soudainement,  le père de ce garçon réagit  et défend son fils. "Je suis colonel", dit-il.  La dame tressaillit, croyant à cette autoprésentation.  Plus tard, elle  apprend que ce colonel n’est pas un officier supérieur de la police mais plutôt un colonel de l’armée du salut. La parente d'élève  s’alarme et sème  le désordre àcause duquel le proviseur  déclare  le conseil de discipline suspendu. 

Selon le proviseur, ces comportements déviants sont formellement  interdits par le règlement intérieur qui stipule que les élèves détenteurs de téléphones mobiles  doivent obligatoirement  les désactiver, quel que soit le temps ou le moment de la journée des cours ; ils  doivent être bien coiffés, bien habillés. Le port de la tenue scolaire est obligatoire dans l’enceinte de l’établissement pour tous les élèves ; ces derniers ne doivent pas entreprendre le commerce à l’école ni s'engager dans des débats politiciens.

Collard winner, qui a joué  le rôle de proviseur, déplore les  comportements déviants de certains élèves « L’école qui était la deuxième cellule de l’éducation  des enfants, est lamentablement réduite à une simple maison d’apprentissage intellectuelle. Les enceintes de nos établissements scolaires sont devenues le théâtre d’antivaleurs  alors qu'elles seraient plutôt un musée de vertus »

Il a par ailleurs  remercié l’initiative  prise par  l’Union nationale des écrivains et artistes congolais  qui permet aux artistes de s’exprimer lors des vendredis des arts et de lettres .

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : les preuves démontrant les comportements déviants , Photo 2 : les artistes se présentant