Théâtre : « 4 heures du matin » sur les planches de l’IFC à Brazzaville

Mardi 6 Juin 2017 - 20:56

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Après son passage à Avignon, l’ IF de Dakar, l’Alliance Française de Ziguinchor, au Tamarc à Paris, « 4 heures du matin », texte d’Ernest Gaines mis en scène par Hassan Kassi Kouyaté a été présenté à l’Institut français du Congo le 27 mai dernier à Brazzaville. Une belle histoire, interprétée avec brio par l’acteur-conteur Abdon Fortuné Koumbha.

La pièce commence par une musique assourdissante et très vite Abdon Fortuné Koumbha fait son entrée, vêtu d’un ensemble veste de couleur noir, rehaussé par une cravate noire aux rayures blanches. Il déboule sur le devant de la scène d’un pas ferme et rapide, le regard fixé vers le public. On a l’impression qu’il est tourmenté. Et sitôt la musique s’arrête et laisse place au comédien conter son histoire.

A travers son récit, on découvre que le détenu se trouve dans une prison au sud des Etats-Unis, à l’époque de la ségrégation raciale. Et Lewis, (qu’incarne le comédien), jeune noir de 19 ans après avoir commis un crime dans une boite de nuit se rend à la police et se retrouve dans une cellule avec Munford, un homme étrange par ses révélations, Hattie, un homosexuel apparemment sous le charme de ce dernier et un jeune garçon pour qui il ressent une soudaine sympathie.

Dans cette prison, le jeune homme commence à prendre conscience de sa situation, et comprend par la suite ce que lui révèle Munford sur le système du pouvoir des blancs.  « …Que les noirs s’entre-tuent, c’est l’affaire des noirs ». Une évidence, qui le pousse à s’interroger sur sa vie, sur sa propre prison …

Voilà campée l’histoire de Lewis, qui est aussi celle du peuple noir américain au moment de la ségrégation. Entre la lumière, le jeu de l’acteur, mimes et danses, Abdon entraine les spectateurs tour à tour dans cette prison, au lieu du crime par des souvenirs, et au fil du temps s’interroge sur sa vie, a une pensée pure pour sa mère. Et ressent enfin de la solitude.

Un monologue de plus d'une heure où le comédien tient en haleine le public, interprète avec brio les personnages, mime quand il faut, danse quand cela s’impose, court, marche, crie ou parle simplement. De plus la musique n’est pas anodine, Save Me, par exemple à la fin de la pièce met l’acteur face à son destin dans la solitude de sa cellule.

Une mise en scène sobre, où le metteur en scène Hassan Kassi Kouyaté a privilégié le travail de « l’acteur-conteur » qui est un travail sur la performance du comédien.

 

 

 

Berna Marty

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