Teddy Goitom, du collectif Stocktown : « Le paysage médiatique et internet ont influencé la scène urbaine dans les grandes villes »

Samedi 12 Avril 2014 - 3:45

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Il y a quelques semaines, Les Dépêches de Brazzaville présentait le collectif suédois et le projet Afripedia, une série de neuf documentaires sur la culture urbaine africaine et sa scène artistique. Rencontre avec Teddy Goitom, fondateur de Stocktown

Quel lien avais-tu avec l’Afrique avant de réaliser ce projet ?
Je viens d’Afrique de l’Est, j’ai été élevé là-bas.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de venir sur le continent ?
La curiosité, mais aussi le manque d’histoires et d’information à propos de cette scène alternative créative.

Aviez-vous déjà entendu parler des sujets de vos documentaires ?
On était déjà tombés sur quelques-une de ces histoires grâce à des blogs provenant de la diaspora africaine et du continent. Mais la moitié des sujets ont été trouvés sur place, alors que nous étions déjà sur le plateau.

Est-ce que vous aviez une idée précise du résultat après ce voyage ?
Non, c’est toujours difficile de savoir ce que sera le résultat. Mais nous avions une vision forte de ce que nous voulions et quel genre d’histoires nous voulions raconter. Parfois, nous voyageons dans des pays qui ne sont pas prévus au programme mais où nous avons trouvé une créativité. Comme Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Comment travaillez-vous ?
Nous somme une petite équipe de production. Il y a trois réalisateurs : Benjamin Taft, Senay Berhe et moi. Tous les trois, nous faisons presque tout : filmer, édition et production.

Qu’as-tu appris de cette expérience ?
Patience, patience et patience. Tout finit par arriver.

Comment comparerais-tu la culture urbaine africaine et celle d’Europe ?
C’est difficile de comparer sur plusieurs niveaux. Il y a une chose c’est que, depuis l’Europe, on parle et on voit plus ou moins l’Afrique comme un pays alors qu’il y a des tellement de diversités et différent développement dans chaque pays du continent. Mais une chose est sûr, c’est que le paysage médiatique et Internet ont influencé la scène urbaine dans les grandes villes. Nous nous dirigeons de plus en plus vers un remix de cultures à la fois dans et hors de l'Afrique.

Afripedia a été diffusé à Dakar mi-février ; quelle réception avez-vous eue ?
Des rumeurs disaient qu’on était à Dakar. Toute la scène créative s’est réunie au centre culturel Les Petites Pierres qui a organisé l’événement. La projection a eu lieu sur le toit, c’était incroyable. Nous avons reçu beaucoup de de soutien et d’amour de la part du public. La projection s’est poursuivie de la même façon au Ghana, hébergée par Accra [dot] Alt.

Maintenant quels sont les projets avec ce film ?
Notre objectif est de sortir six épisodes télévisés et une série à voir sur internet. Nous avons aussi pour projet de le montrer dans un festival à l’automne 2014.

Est-ce qu’Afripedia va poursuivre son voyage ?
Nous travaillons sur la création d’une plateforme en ligne pour rendre le travail plus accessible, faire en sorte que les gens puissent facilement découvrir et s’inspirer de cet univers créatifs africain. Le projet est en cours, donc à suivre de près sur Afripedia.com.

Propos recueillis par Morgane de Capèle