Souvenirs : Cesária Évora, la diva aux pieds nus dans « Sodade »

Samedi 19 Juillet 2014 - 0:45

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La chanteuse capverdienne à la voix grave s’était hissée sur la scène internationale grâce à la musique populaire de son pays, la morna. Rythmes popularisés par une diva qui chantait les pieds nus

 

Sodade, composé en 1992, est l’une des plus célèbres chansons de l’artiste décédée en 2011 à l’âge de 70 ans. Cette chanson empreinte de tristesse parle d’un déchirement après une séparation entre deux êtres qui s’aiment. C’est sans doute le reflet des sentiments refoulés par la diva qui sont le plus perceptibles, la chanteuse ayant en effet connu une enfance douloureuse avec la disparition tragique de son père.

Élevée dans un orphelinat, Cesária Évora découvre alors la musique au sein d’une chorale religieuse où elle se donne entièrement, comme pour oublier. Le déclic vient lorsqu’elle atteint 16 ans, avec la rencontre d’un homme qui lui apprendra les rudiments des différentes musiques de son pays. Cet homme, Eduardo, est marin d’origine portugaise et joue de la guitare. C’est lui qui la poussera à s’essayer dans les bars en reprenant des airs bien connus.

Après des années d’intense labeur, elle se fait de plus en plus connaître, et son passage à la radio ne fera que renforcer le lien déjà tissé avec le public. S’ensuit une longue période d’absence, de retrait. Et ce n’est qu’en 1987 que sa carrière repart, mais cette fois plus sérieusement. Avec le soutien de José Da Silva, un Français qui la soutiendra et la portera vers la gloire dans les années 1990.

Sodade représente le condensé de tous les succès. Le chant se fredonne sur tous les continents. Il évoque en tous, même sans l’agrément de la langue, une nostalgie que l’on peut presque toucher du doigt. Après sa sortie, les grandes scènes parisiennes se suivent. Mais l’Olympia, à Paris, restera un moment d’intense émotion pour celle qui chantait avec son cœur… et avec ses pieds !

Luce-Jennyfer Mianzoukouta