Souvenir : Pamelo Mounka vingt ans déjà.

Mercredi 13 Janvier 2016 - 16:15

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Il y a vingt ans  jour pour jour que disparaissait le 14 janvier 1996 à Brazzaville  Pamelo Mounka, une des figures emblématiques de la musique congolaise. Son souvenir reste très présent à travers ses chansons qui traversent le temps et restent d’actualité.

Yvon Bemba Bingui André dit Pamelo Mounka "Pablito" a vu le jour le 10 Mai 1945 à Poto-Poto.  Il apprend seul à chanter, et comme beaucoup d’autodidactes, il fait ses débuts dans « Le Club des jeunes élégants de Poto-Poto,  CDJE », un groupe musical du quartier qu’il anime avec Jean-Pierre Ngombe et  le footballeur Foundoux « Mulélé ».

Il se dit que c’est Pamelo qui encouragea son ami Jean Pierre Ngombe à céder les titres Adios TéTé et Mokolo na ko koufa à leur idole Tabu ley. C’est en 1963 à Kinshasa où la musique est alors en pleine effervescence que Pamelo rencontre Tabu  Ley. Le 1er avril 1964, le jeune Bemba entre dans l’orchestre African Fiesta. Doté d’un remarquable talent de compositeur, l’artiste preste au sein du groupe sous le sobriquet de Pablito.

Le duo Rochereau et Pablito fend alors les cœurs des mélomanes. Pablito vient de réaliser  son rêve car il chante désormais aux côtés de son idole. En 1964 pour des raisons politiques, les Congolais de Brazzaville sont expulsés de Kinshasa et Pablito regagne Brazzaville. En 1965 l’artiste intègre l’orchestre les Bantous de la capitale du Congo Brazzaville où il compose plusieurs chansons de haute gamme.

Ses œuvres connaissent un grand retentissement tant  au niveau national qu’international. À cause de l’homonymie avec un artiste musicien cubain, les instances de droits d’auteurs transféraient les droits de Pamélo sur le compte de l’autre pablito. Il décide alors de se dépouiller de ce sobriquet et devient Pamelo Mounka. L’artiste éclate alors dans l’orchestre Bantou de la capitale aux côtés de Kosmos Moutouari, Celio Kouka, Passi Ngongo mermens, Jean Serge Essous et Nino malapet.

Chanteur et auteur- compositeur, Pamelo Mounka  a laissé un répertoire très riche et varié avec des grands titres comme "l’argent appelle l’argent", "ce n’est que ma secrétaire", "amour quand tu me prends", "buala yayi mambou", "amour de Nombakélé". Certaines de ses oeuvres connaissent grâce à des reprises spectaculaires, un couronnement mondial avec les groupes comme Bisso na Bisso, Barbara kanam.

Eddy Fleury Ngombe, fils de Jean- Pierre Ngombé qui a dirigé la maison de productions Tamaris se souvient : « Les dernières années vers 1991 quand il est revenu revivre au Congo, j’ai eu à connaître l’homme simple et de grande culture. J’ai été nommé très jeune par mon père juste après mon lycée en 1992 directeur de Tamaris Congo et j’ai vu la complicité des deux amis car il y a eu une nouvelle collaboration professionnelle dans la compilation" Cocktail TAMARIS en 1993 ».  Avant de poursuivre « A titre plus confidentiel c’est Pamelo qui présenta Pembey Sheiro à son ami Jean-Pierre pour relancer la carrière de la jeune artiste interrompue par un long séjour européen. On connaît la suite. J’ai pu le rencontrer plus d’une dizaine de fois et toujours avec beaucoup d’admiration ».

Edo Nganga, l’un des doyens des Bantous de la capitale, reconnait en Pamelo Mounka un artiste plein de talent qui a conduit les destinées du groupe au plus haut niveau en 1986. « Nous avons vu qu’il était très compétent. Le souvenir que j’ai de lui c’est qu' à un moment donné, nous avons voulu donner du sang nouveau à l’orchestre. Il fallait que nous les doyens nous nous concertions. Et alors nous nous sommes dit que nous allions passer le témoin à un jeune et nous avions vu que Pamelo avait toutes les qualités pour assumer ce rôle », a témoigné Edo Nganga.

« Je ne suis pas un grand amateur de la rumba même si des personnalités comme Pamelo forcent le respect par l'importance de leurs œuvres. C'était encore l'époque où, qu'on aime ou pas, la musique et le message qu'il véhiculait étaient puissants et ne laissaient pas indiffèrent », a conclu Jackson Babingui.

 

Hermione Désirée Ngoma

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