Sculpture : Freddy Tsimba dans La Divine comédie de Simon Njami

Mardi 27 Mai 2014 - 17:00

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L’installation du sculpteur kinois livre son aperçu personnel du purgatoire dans l’esprit de l’exposition qui se tient depuis le 21 mars jusqu’au 27 juillet au Museum für Moderne Kunst de Francfort (MMK) autour des représentations du paradis, l’enfer et le purgatoire offertes par cinquante-cinq artistes contemporains originaires de plus de vingt pays africains.

Des sculptures de Freddy TsimbaInspirée de La Divine comédie de Dante Alighieri, l’exposition collective du curateur Simon Njami occupe trois étages dans le musée allemand. Elle réunit une série de réalisations de peinture, photographie, sculpture, vidéo, installation et performance. Parmi elles, l’installation de Freddy Tsimba et les photographies du lushois Sammy Baloji tiennent leur place pour le compte de la RDC. Au sujet de la vitrine qu’offre à ses visiteurs le MMK depuis deux mois, Freddy Tsimba signale que sa contribution repose sur « L’âme des oubliés, une installation de cinq personnages avec des entraves ». De la description sommaire livrée aux Dépêches de Brazzaville à ce sujet, il convient de retenir que les œuvres exposées sont « faites de cuillères avec de la lumière qui les mets en scène ».

Mises ensemble, les réalisations des plasticiens du continent, nous a dit Freddy Tsimba, « interprètent la grande pièce littéraire La Divine comédie de Dante Alighieri qui a pour propos l’enfer, le purgatoire et le paradis ». Et Freddy Tsimba de préciser : « Moi, j’ai souhaité parler du purgatoire ». Quant au sens donné à l’intitulé de son installation, il nous a expliqué : « L’âme des oubliés parce que l’on oublie toujours les choses qui nous arrivent. L’homme a toujours tendance à répéter les mêmes erreurs, c’est un peu cela. Les erreurs de ceux qui sont passés avant nous, nous les oublions. Nous ne tenons pas compte de ce que les autres ont eu à endurer pour nous. C’est un cercle vicieux dans le cycle de la vie ». Et Freddy Tsimba de renchérir à propos de sa signification : « C’est une œuvre forte qui parle du purgatoire avec des personnages debout qui ont des entraves et autour desquels se trouvent dans des barbecues. Pour moi, le purgatoire est un lieu de transition, soit on passe soit on régresse. Les barbecues illuminés par de la lumière, c’est pour montrer le côté dur de la vie. Au final, le purgatoire c’est un lieu qui ressemble à la terre, un mélange de l’enfer et du paradis où règne l’incertitude ».

Francfort, le point de départ

Francfort est le point de départ de l’exposition de Simon Njami. En effet, aux dires de Freddy Tsimba, elle effectue une longue tournée dont la ville allemande constitue l’étape initiale. Après la fermeture du 27 juillet, nous a confié le sculpteur, elle va « se rendre à Washington et y restera pendant trois mois avant de poser ses valises au Musée Reine Sofia en Espagne, puis ce sera Manchester en Angleterre et ensuite bien d’autres villes encore pour achever son périple à Harare au Zimbabwe ».

En ce qui concerne Simon Njami, l’on retiendra qu’il est l’initiateur du Festival Ethnicolor (1987). Par ailleurs, il a à son actif de nombreuses expositions et figure au nombre de ceux qui participent à une meilleure visibilité de l’expression artistique du continent. En effet, il est tenu pour l’un des premiers à avoir osé l’aventure quitte à exposer sur des scènes internationales les œuvres d’artistes africains contemporains. Directeur artistique des Rencontres de la photographie africaine de Bamako de 2001 à 2007, les artistes lui doivent la conception de l’ « Africa Remix ». Une exposition présentée tour à tour à Düsseldorf, Londres, Paris, Tokyo, Stockholm et Johannesburg, de 2004 à 2007. La RDC et le Bénin notamment y avaient pris part à travers les œuvres de Chéri Samba et Cyprien Tokoudagba.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Des sculptures de Freddy Tsimba