Salon du livre de Paris : Sauve Gérard Ngoma Malanda présente son nouveau recueil de poésie

Mardi 24 Mars 2015 - 9:45

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Après Rêve sur cendres, préfacé par Tati Loutard, Danse des silhouettes, préfacé par le Professeur Jacques Chevrier, est le second recueil de poésie de Sauve Gérard Ngoma Malanda. L'ouvrage a été publié il y a tout juste une semaine aux éditions Ndzé, dans la collection "Les apprentis sorciers", dirigée par le poète Gabriel Mwènè Okoundji, lauréat du Grand Prix littéraire d'Afrique noire 2010 et du Grand Prix des arts et des lettres du président de la République du Congo 2014.  

Sauve Gérard Ngoma Malanda ©ADIACQu’évoque ce titre Danse des silhouettes ?
Ce recueil est subdivisé en deux grandes parties, la première qui reprend le titre de l’ouvrage, « danse des silhouettes », la seconde « Parole pour ma mère ».
Les silhouettes sont ces présence-absence ou absence-présence qui sont toujours en nous et autour de nous. Ce sont ces personnes qui auraient pu être là avec nous, des gens aimés toujours présents dans notre esprit bien qu’ils ne soient plus, des espérances qui seraient encore allumées ou ne seraient pas arrivées à leur terme, mais aussi des désespérances. Toutes ces présences et ces absences dansent en nous et autour de nous.

On retrouve dans les poèmes des thèmes récurrents de la poésie congolaise : le fleuve, la mère, la forêt… Comment  vous vous inscrivez dans cette lignée de la poésie congolaise ?
Ce sont des éléments très récurrents dans la littérature congolaise car nous les fréquentons au quotidien dans notre société. Nous avons cette chance au Congo d’avoir la présence de l’eau partout : sous la forme des étangs, des rivières, des fleuves, de l’océan. J’ai la chance, habitant à quelques mètres du fleuve Congo, de me coucher et de me réveiller avec le bruit du fleuve. La forêt est également un élément fort dans notre société où la flore et la faune sont omniprésentes.

La seconde partie du recueil est un hommage à la mère. On y retrouve la figure de la mère congolaise traditionnelle, presque idéale…
La mère c’est le début et la fin de l’amour, c’est l’amour idéal, c’est l’amour éternel. C’est ce que je chante en évoquant l’image de ma mère, toujours présente en moi bien qu’ayant quitté ce monde. Ce n’est pas facile de faire le deuil d’une mère… Il n’y a rien de plus infini que l’amour maternel, ni rien de plus infini que l’amour filial. L’amour maternel, c’est le début de l’amour, c’est la fin de l’amour.  Ainsi que je le dis dans l’un de mes poèmes, l’amour maternel est une dette que l’on garde toute sa vie. En hommage à ma mère, je termine ce recueil par un vers très essentiel pour moi : « Qui pourra nier l’omniprésence de sa silhouette ».

C’est précisément dans cette partie dédiée à la mère que l’on retrouve les poèmes en langue lâri, votre  langue maternelle. Qu’avez-vous voulu exprimer par là ?
J’ai aimé la post-face de Gabriel Okoundji qui a très vite perçu cette démarche. Lorsque l’émotion vous habite, lorsque le deuil frappe à votre porte, lorsque les larmes coulent dans vos yeux aussi bien que dans votre cœur, il n’y  a pas langue plus belle pour dire les choses que sa langue maternelle. C’est là que je situe le lien entre l’amour maternel et la langue maternelle. Quand on a une langue maternelle, on l’a toute sa vie, c’est un lien avec quelque chose qu’on ne quitte pas. Vous aurez beau voyager, apprendre des langues étrangères, vous n’oublierez jamais votre langue maternelle.

La préface de ce recueil est signée par le Professeur Jacques Chevrier, et la postface par le poète congolais Gabriel Mwènè Okoundji. Existe-t’il une fratrie congolaise parmi les poètes à l’instar des écrivains ?
La préface du Professeur Jacques Chevrier qui ouvre ce recueil, cautionne la qualité de ces écrits. Gabriel  Mwènè Okoundji a été animé du même sentiment  et a exprimé avec sa postface toute son amitié et sa  sympathie à l’égard de ce recueil. La Fratrie des poètes congolais existe bien sûr. Le simple fait que Gabriel Mwènè Okoundji, un poète majeur de l’espace littéraire francophone  ait accepté d’apporter sa caution littéraire à ce recueil de poésie, témoigne d’une  réelle fraternité sans complaisance, puisqu’il engage dans cet acte, toute sa réputation et toute sa renommée. 

Propos recueillis par Rose-Marie Bouboutou

Légendes et crédits photo : 

Sauve Gérard Ngoma Malanda ©ADIAC