Salon du livre de Genève : trois questions à Hemley Boum lauréate du « Prix du livre engagé »Lundi 2 Mai 2016 - 14:08 Hemley Boum a été distinguée par le jury de CENE Littérature pour son roman les Maquisards et a reçu son prix, vendredi 28 avril, à Genève en présence de Flore-Agnès Nda Zoa, présidente de la CENE littéraire et de plusieurs auteurs et personnalités Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Que représente pour vous le Prix du livre engagé ? Hemley Boum (HB) : Je suis honorée. La sélection était très belle, cela n’en donne que plus de valeur au prix, à mes yeux. LDB : Votre ouvrage cristallise un pan de l’Histoire coloniale de l’Afrique subsaharienne. Comment êtes-vous arrivée à exhumer le passé ? HB : Par un cheminement intime personnel, des rencontres décisives, des échanges inattendus… Comment nait l’idée d’un livre ? J’ai abordé par hasard une histoire dont je connaissais à peine les grandes lignes et lorsque je suis allée regarder de plus près, je me suis aperçue que c’était de mon propre parcours dont il était question, celui de mon pays. J’ai su alors que j’en ferai quelque chose. Il fallait témoigner, avant le tournant tragique qu’ont pris les destinées africaines ; des hommes, des femmes inspirées ont répondu avec foi et bravoure au rendez-vous historique des libertés humaines. Ils l’ont payé de leur vie pour la plupart. Je m’aperçois aujourd’hui que l’onde de choc provoquée par ce combat continue à perturber gravement nos existences. LDB : Pouvez-vous nous parler de votre univers littéraire, de votre premier manuscrit au troisième roman ? HB : Dès le départ, la forme romanesque a été d’une grande évidence pour moi. J’aime la licence maîtrisée qu’elle offre, la possibilité de créer des univers qui n’appartiennent qu’à moi et qui, par la magie de la littérature, vont résonner en d’autres. De livre en livre, je m’attache à dire l’intimité des êtres, en quoi petits et grands évènements sont liés, entremêlés, pour former la trame de nos existences. Cela me touche toujours profondément que des lecteurs si lointains, si différents, épousent mes personnages et se les approprient. Mais par contre, s’ils ont du mal à adhérer à mes histoires, cela ne me désole pas vraiment : je considère que c’est, somme toute, important et tout-à-fait normal. Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma / Genève Légendes et crédits photo :Photo : Hemley Boum lauréate et Flore-Agnès Nda Zoa, présidente de la CENE littéraire
Crédit photo : Viviane Dayo Notification:Non |