Rencontres d’Arles : focus sur les découvertes du commissaire Azu Nwagbogu

Samedi 19 Juillet 2014 - 0:45

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Dédiées à la photographie contemporaine, autant artistique que journalistique, les Rencontres d’Arles, en France, est un événement international majeur. C’est aussi un lieu de convergence entre des dizaines de milliers de professionnels et d’amateurs d’images, un tremplin pour la création et la relève, un terrain de rencontre, découverte et parrainage

Parmi les temps forts du festival, le prix Découverte récompense un artiste émergent, mis en lumière par des « nominateurs » invités pour l’événement. Cette année, le Nigérian Azu Nwagbogu a été désigné pour présenter deux photographes dont le travail ne lui a pas échappé, travaillant en Afrique.

Kudzanai Chiurai
À 33 ans, Kudzanai Chiurai est un artiste diplômé des Beaux-Arts de Pretoria (Afrique du Sud), véritable vivier créatif reconnu internationalement. À travers la photographie, la vidéo et le multimédia, il s’élève pour protester contre les politiques gouvernementales et la corruption. À Arles, l’artiste natif du Zimbabwe présente une installation vidéo de trois films et une série de photos. Il illustre l’Afrique contemporaine, telle qu’elle est vraiment et telle qu’elle est comprise par l’Occident. Le jeune homme explique à propos de son œuvre : « Ces travaux sont hantés par la question des conflits dans l’Afrique contemporaine. Les espaces dans lesquels ils prennent place varient selon nos propres conceptions de ce qui définit un conflit. Par conséquent se pose la question de notre compréhension de ce que peut être la résolution du conflit, ainsi que celle de la nature et de la légitimité des forces que nous mettons en œuvre dans nos processus de paix. »

Patrick Willocq
Autodidacte, Patrick Willocq a vécu au Congo, à Kinshasa, où il a créé une agence de tourisme équitable avant de se tourner vers la photo. Pour l’événement, il présente la série Je suis Walé, respecte-moi, ses derniers projets menés en collaboration avec la communauté des pygmées Ékonda de la RDC. Il s’est intéressé au rituel initiatique des Walé (les jeunes mères) : l’isolement de la future mère chez ses parents pendant les deux à cinq ans précédant l’arrivée du premier enfant. Pour cela, il a invité des jeunes femmes à participer à des mises en scène témoignant de leur histoire personnelle et de leur état d’esprit au moment de leur retour dans la société.

 

Culture et tradition visuelle
Fondateur et directeur de l’African Artists Foundation et du festival LagosPhoto, Azu Nwabogu soutient et diffuse la photographie africaine, symbolique de l’esthétique du continent et de ses cultures. Pour cela, son choix s’est arrêté sur ces deux artistes, qui « exploitent une culture qui, bien que semblant familière, est largement méconnue du grand public. Le message central de leurs œuvres reste sujet à de multiples interprétations, mais les idées fausses y sont revues sans cette propagande ennuyeuse et pontifiante qui est l'apanage des œuvres ternes », explique le commissaire au magazine Le Point.

Dans le cadre du prix Découverte, cinq nominateurs ont désigné deux photographes pour participer en exposant leurs travaux. Le lauréat recevra 25 000 euros.

 

Morgane de Capèle