Religion : dixième assemblée plénière de l’Acérac à Brazzaville

Dimanche 8 Juin 2014 - 3:08

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C’est lors d’un point-presse le 7 juin au centre interdiocésain des œuvres de Brazzaville que Mgr Louis Portella Mbuyu, président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), en sa qualité du président de l’Association des conférences épiscopales de la région d’Afrique centrale (Acérac) a annoncé la tenue de cette réunion triennale à Brazzaville du 6 au 13 juillet 2014 sur le thème « La famille en Afrique aujourd’hui ». Il était assisté de l’abbé Mesmin-Prosper Massengo, secrétaire général de l’Acérac

Près de cent cardinaux, archevêques, évêques et des membres de délégations du Vatican, d’Europe, d’Afrique sont attendus à Brazzaville pour prendre part à ces assises triennales, après celles de Libreville (Gabon) en juillet 2011. Mgr Louis Portella Mbuyu, président de la CEC, évêque de Kinkala, président de l’Acérac, a demandé aux frères et sœurs, hommes et femmes de bonne volonté, et surtout au peuple de Dieu, de soutenir par la prière et par tous moyens la tenue de ces assises : « C’est un honneur qui nous est fait d’abriter cette rencontre. Mobilisons-nous et soyons présents aux messes d’ouverture qui se déroulent dans les cinq zones pastorales de l’archidiocèse de Brazzaville. Tous, nous sommes conviés à la messe de clôture au stade Éboué dimanche à 9h00. »

Comment a été créée l'Acérac?

Pour la petite histoire, c’est le 29 novembre 1963 que les évêques originaires de l’Afrique équatoriale de l’époque, à travers les six conférences épiscopales de la région Afrique centrale, en l’occurrence Congo, Cameroun, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad, s’étaient réunis à Rome, à l’hôtel Nova Domus, pendant la célébration du concile Vatican II, pour créer l’Association des conférences épiscopales Cameroun-Afrique équatoriale. C’est Mgr Jean Zoa, alors archevêque de Yaoundé, qui fut le premier président de cette association.

Au fil du temps, avec les appels du pape Jean Paul II aux rassemblements des chrétiens au cours de ses voyages africains, la volonté expresse du symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar de structurer l’Afrique en régions, et encore le projet des États d’Afrique centrale sur le plan politique et économique, à l’exemple des autres régions organisées, tout cela a exigé une restructuration de l’organe créé à Rome. C’est ainsi que les 5 et 6 mai 1987, les archevêques et évêques du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de Guinée équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad, réunis à Yaoundé, décidèrent de transformer l’organe existant en Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (Acérac) qui continue son chemin encore ce jour.

L’Acérac se réunit de façon triennale. Avant les assises de Brazzaville prévues en juillet, la dernière assemblée plénière s’est tenue à Libreville au Gabon. Elle portait sur l’évaluation des trois dernières assemblées plénières : Malabo (Guinée équatoriale) en 2002 sur le thème « La femme dans la société et dans l’Église », Ndjamena (Tchad) en 2005 sur le thème « Les jeunes dans la société et dans l’Église », Bangui (Centrafrique) en 2008 sur le thème « Pour une meilleure gestion des biens de l’Église ». C’est donc après cette évaluation que le conseil permanent, organe exécutif et de suivi des décisions et orientations de l’assemblée plénière, réuni en février 2013 à Ndjamena, a décidé que la prochaine assemblée plénière de Brazzaville se tiendrait autour du thème « La famille en Afrique aujourd’hui ». À cet effet, lors de la dernière session du conseil permanent de l’Acérac, réuni à Brazzaville en février dernier, des dispositions pratiques et des orientations précises ont été prises pour mieux exploiter le sujet choisi pour la rencontre de juillet à Brazzaville.

Un thème qui a déjà fait l'objet d'un congrès à Libreville

Mgr Louis Portella Mbuyu a rappelé au cours de ce point-presse que du 13 au 17 novembre passé, l’Acérac a tenu son premier congrès sur la famille à Libreville, avec la participation du gouvernement gabonais par le biais de la ministre de la Famille et des Affaires sociales. Curieusement, a-t-il poursuivi, alors qu’ils étaient dans les préparatifs de cette rencontre régionale ils furent agréablement surpris par la décision du pape François d’organiser deux synodes (assemblées d’évêques) consécutifs, à Rome, à partir du mois d’octobre 2014, sur le même thème.

Le président de l’Acérac a ajouté qu’en choisissant de réfléchir sur l’Église en Afrique centrale, il voulait confirmer le choix de l’Église universelle de veiller à donner un soin particulier à cette cellule de base qui façonne l’homme et l’oriente, en collaboration avec toutes les autres structures sociétales et ecclésiales, dans la vie de tous les jours. D’ailleurs, le concile Vatican II le relevait déjà : « La santé de la personne et de la société tant humaine que chrétienne est étroitement liée à la prospérité de la communauté conjugale et familiale. Aussi les chrétiens, en union avec tous ceux qui font grand cas de cette communauté, se réjouissent-ils sincèrement des soutiens divers qui font grandir aujourd’hui parmi les hommes l’estime de cette communauté d’amour et le respect de la vie, et qui aident les époux et les parents dans leur éminente mission. Ils en attendent en outre les meilleurs résultats et s’appliquent à les étendre. » (Gaudium et Spes, 47).

Mgr Louis Portella Mbuyu a reconnu tout de même que la question de la famille ne se posait pas de la même manière ici en Afrique centrale qu’en Europe. « Il est, certes, vrai que tout le monde, ou presque, s’accorde à reconnaître que le monde est devenu un grand village, avec ce fameux phénomène ou cette problématique de la globalisation. Les vertus ou vices constatés ici et là, loin du Congo par exemple, sont facilement repérables à travers ces puissants moyens de communication sociale que nous avons aujourd’hui. Il est donc important que l’Église, sans prétention aucune, joue son rôle de veilleur, de guetteur pour replacer toujours l’homme au centre de tout et l’orienter sur des voies ou des chemins de salut. »

Enfin, il a regretté que l’inauguration du siège de l’Acérac, qui devait avoir lieu à Brazzaville en marge de l’assemblée plénière, n’aura plus lieu, les aléas de la construction, les contraintes de la technique et d’autres difficultés de transport et d’acheminement des matériaux ayant retardé cette échéance. Par ailleurs, il a profité de l’occasion pour exprimer sa profonde reconnaissance à l’endroit du président de la République du Congo, Denis Sassou-N’Guesso, qui a cru en l’importance et en la pertinence d’un tel projet. Car c’est grâce à l’État congolais que ce projet a vu le jour.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Mgr Louis Portella Mbuyu et l’abbé Mesmin-Prosper Massengo, lors du point-presse. (© DR) ; Photo 2 : Les journalistes suivant attentivement Mgr Louis Portella Mbuyu. (© DR)