Recherche scientifique : Lidia Brito affirme que l’innovation est en train de se faire une place au CongoVendredi 18 Avril 2014 - 23:59 La directrice de la division des politiques scientifiques et du renforcement des capacités secteurs des sciences exactes et naturelles de l’Unesco, Lidia Brito, a séjourné à Brazzaville où elle a pris part à la rencontre des chercheurs, inventeurs et innovateurs du continent africain. Elle nous fait part, dans cet entretien, de l’implication de l’Unesco dans cette réunion et des projets qu’elle mettra en œuvre afin que la science et la technologie prennent une place importante dans le continent africain Les Dépêches de Brazzaville : Quel est le mobile de votre séjour à Brazzaville ? Lidia Brito : Je suis arrivée à Brazzaville à la Conférence des ministres africains de la Science et de la Technologie (African Ministerial Conference on Science and Technology – Amcost) car le Congo avait la présidence de Amcost et l’Unesco a toujours été associée depuis 2003. Je participe à cette rencontre dans le cadre de la coopération entre l'Unesco et l’Union africaine. La seconde raison est celle de négocier avec le ministre de la Recherche scientifique du Congo, Bruno Itoua, sur la seconde phase du programme de coopération pour le développement des sciences, technologies et de l’innovation, une phase très importante parce qu’on souhaite accélérer et développer ce qui a été fait pendant la première phase. LDB : En quoi avait consisté la première phase ? L.B. : Pendant la première phase, l’Unesco a pu soutenir le Congo dans la définition de la politique en matière de science et technologie sur le plan d’action et dans la stratégie. Il va falloir faire une révision de cette politique afin de voir ce qui a marché et ce qui ne l’a pas. Et ensuite, mettre en œuvre une nouvelle stratégie qui soit en conformité avec le plan national de développement qui couvre de 2012 à 2016. Mais cette stratégie doit aller jusqu’à 2025. Nous sommes aussi en train de travailler avec le gouvernement dans la mise en place d’un Technopole à Pointe-Noire. Le projet a été élaboré et nous souhaitons le développer et le mettre davantage en œuvre. L’Unesco a également travaillé avec le Congo dans le renforcement des capacités de plusieurs acteurs dont les parlementaires et d’autres cadres du ministère de la Recherche scientifique. Le Technopole consistera entre autres, en terme de projets à détecter, des projets innovants et des projets de création d’entreprises innovantes, et en terme d’accueil, à recevoir des établissements de formation et des laboratoires de recherche et des sites d’expérimentation des équipements d’analyse et de contrôle de qualité. LDB : Vous venez de participer à la Semaine scientifique et il y a eu plusieurs stands où des jeunes créateurs ont exposé leur savoir-faire. Qu’en pensez-vous ? L.B. : Je pense que l’innovation est en train de se faire une place au Congo comme dans tout autre pays africain. Nous avons constaté qu’il y a un grand potentiel créatif. Nous l’avions vu pendant les expositions mais il y a encore beaucoup à faire. Nous trouvons ici le besoin que des politiques d’innovation soient mises en place dans les pays. LDB : Avec quelle idée repartez-vous ? L.B. : Le bilan est positif, d’autant plus que vous avez appris qu’il y a le prix Denis Sassou N'Guesso pour l’innovation en Afrique qui a été lancé. Cela constitue un encouragement pour les chercheurs et innovateurs du continent. Pendant cette semaine, les ministres ont discuté d’une stratégie nouvelle pour le développement de la science et de la technologie en Afrique, dans laquelle le Congo a joué un rôle de premier plan. En outre, l’Unesco est là pour soutenir le Congo et l’Afrique tout entière. L’Unesco est aussi là pour poser et mobiliser les États africains à se mettre ensemble dans ce qu’elle a dénommé l’Alliance globale pour la science et la technologie pour le développement de l’Afrique. Cette alliance est constituée des différents partenaires, gouvernements, agences et institutions scientifiques, de la Banque africaine de développement et régionale, des communautés économiques monétaires, et de l’académie africaine des sciences qui joue un vrai rôle important. C’est une initiative de l’Unesco avec les autres partenaires pour le développement de cette alliance, qui est basée sur trois composantes, dont : le renforcement de la qualité de l’enseignement supérieur permettant qu’il existe une grande mobilité académique entre les étudiants, les chercheurs ; la recherche et l'innovation en promouvant l’excellence et mettre ces institutions de la recherche ensemble afin de répondre aux problèmes sociaux économiques du continent ; le dernier volet concerne la gouvernance en science, technologie et innovation à travers le développement des politiques et stratégies, avec l’étroite collaboration dans les instituts régionaux comme c’est le cas de l’Observatoire africain des sciences, technologies et innovations, basé en Guinée Équatoriale.
Hermione Désirée Ngoma Légendes et crédits photo :Lidia Brito |