Quel avenir pour la langue francaise dans les médias audiovisuels ?

L’Académie française a annoncé par la voix de l’écrivain et économiste Erik Orsenna son projet pour l’été 2014 de créer un prix visant à récompenser la langue française dans les médias. Il s’agit ici d’honorer les émissions et productions servant au mieux la francophonie, sur le modèle de la cérémonie annuelle des Victoires de la musique

Cette annonce a été formulée lors d’un colloque organisé au Collège de France à Paris par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, sur le thème « Quel avenir pour la langue française dans les médias audiovisuels ? », réunissant dirigeants de médias privés et représentants de la Francophonie du secteur public français et étranger.

Depuis maintenant quelques années, l’utilisation toujours plus massive dans le paysage médiatique d’anglicismes est clairement notable. Lors du colloque, Nicole Jacobs, médiateur de l’information à France 2, a évoqué le sujet en rapportant « l’extrême réactivité qui est toute nouvelle, depuis un an, des téléspectateurs contre l’usage de l’anglais à la télévision ». Il cite l’indignation et la réflexion pertinente de l’un deux reçue par courriel : « Chaque fois que vous utilisez un mot anglais, vous détruisez un mot français. »

Cette rencontre a été l’occasion pour les interlocuteurs de redéfinir les objectifs à accomplir pour préserver la langue à l’heure de la mondialisation et de l’expansion de l’espace numérique. Ibrahim Sy Savané, président de la Haute Autorité de la communauté audiovisuelle, rappelle le rôle clé des pays africains dans cette action : en 2050, le continent comptera 700 millions de locuteurs francophones, un chiffre qui doit inviter le continent à réfléchir à des passerelles avec d’autres langues « pour favoriser les échanges sur internet et encourager la créativité dans les contenus », a-t-il préconisé.