Publication : un livre sur l'engagement des Maï-maï pour la défense de la RDC

Jeudi 13 Mars 2014 - 17:00

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Le Pr. Justin Omolela Selemani offre sa lecture de l’action des groupes armés du Maniema tenu pour le procédé choisi par le peuple pour opposer résistance au geste cupide de l’envahisseur visant à piller les richesses naturelles du pays.

La couverture de Les Maï-maï du Maniema : Engagement politique et résistance populaireLe propos démonstratif du chargé de missions du cabinet du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjalandoko, contenu dans les 242 pages de son ouvrage met aussi en évidence le comportement des Maï-maï. En effet, dans Les Maï-maï du Maniema : Engagement politique et résistance populaire, il est aussi question de l’attitude affichée « vis-à-vis d’eux-mêmes et de l’État pour qui ils combattaient ». Ce faisant, le docteur en Sciences politiques jette dès lors un regard critique sur leur engagement politique dans cette démarche visant la défense de leur patrie.

L’auteur se focalise sur le mouvement de résistance des Maï-maï actif dans le Maniema dans la période allant de 1998 à 2002. Il est d’avis que ce dernier était, ainsi que le confirme la quatrième de couverture, « réellement engagé dans la défense de la souveraineté de l’État ». Ce, soutient-il contre toute apparence, ou, à tout le moins, « au-delà de toutes autres considérations accidentelles liées au déroulement des faits sur le terrain ».

Du reste, Justin Omolela, fort de sa connaissance de la question en tant que ex-ministre provincial de l’Intérieur et des Affaires coutumières du Maniema, reste convaincu que cette « lutte pour la défense des territoires de ses ancêtres traduisait une réelle expression d’autodétermination ». Une thèse qu’il étaye en considération d’une série de facteurs dans le contexte d’un « État affaibli ». Il évoque en premier lieu la « spontanéité de la mobilisation des partisans Maï-maï ». Ce, en connaissance de cause des « périls encourus, c’est-à-dire les répressions de l’envahisseur, la longue durée de la lutte » quitte à user de stratégies à l’instar de l’option de « la multiplicité des fronts pour barrer la route aux envahisseurs ». Une action menée, nous apprend-il, dans une pleine « acceptation des sacrifices, y compris les sacrifices suprêmes ». Il a relevé sur ce point des faits et réalités qui y ont concouru tels « les rigueurs de la foret ».

Par ailleurs, autrefois Vice-gouverneur du Maniema chargé des questions politiques et administratives au moment de l’agression ougando-rwando-burundaise, l’on se doute que son discours fait fonction de témoignage. Ce serait le cas notamment de sa référence au « caractère massif et général de la mobilisation ». L’évocation des détails tels que l’« usage de slogans traduisant leurs paroles et leurs discours », tout autant que l’« interaction et la coordination des actions » dans une atmosphère particulière où « patience, courage et témérité » étaient le maître-mot. Ceci prenant soin de se réserver « une large autonomie d’action » dans un effort soutenu d’« intériorisation des objectifs poursuivis par la résistance » quitte à s’assurer « une répétition automatique de la mobilisation dans la perspective d’un retour de l’ennemi ». L’auteur a donc fait fort d’offrir une analyse explicite de cette somme de faits saillants dans cet ouvrage publié chez L’Harmattan ce mois de mars.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : La couverture de Les Maï-maï du Maniema : Engagement politique et résistance populaire