Portraits : belles monstrueuses aux visages adorablesLundi 24 Mars 2014 - 16:17 Avec trois toiles faites d’un mélange de peinture à huile, pastel gras et acrylique sur fonds gris, rouge et noir, Ange Swana donne la preuve par neuf que la cohabitation entre le beau et le redoutable, c’est chose possible. Plus que les jolis coups de pinceaux de la peintre de Kalama-Les ateliers réunis, ce sont les expressions des trois portraits qui saisissent. À sa grande joie, au premier coup d’œil, les visiteurs de l’exposition Art en plein air Lady by lady sont frappés à la vue « des visages de femmes très belles, belles et atroces », ainsi qu’elle les présente. Depuis son vernissage intervenu à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, le 20 mars, c’est bien là qu’Ange Swana veut voir se focaliser le regard des visiteurs. Elle a préféré les inviter à observer ces physionomies expressives sur lesquelles elle a raconté en peignant pour en décrypter les états psychologiques personnellement. L’exercice auquel peut se lancer la personne en présence des peintures commence par un premier détail. En s’approchant et en y regardant de près, l’on aperçoit que c’est sur un ensemble d’écrits indéchiffrables que se profilent les figures exposées. À chacun de s’engager dans la voie de la psychologie et même à certains de se prendre pour un fin psychologue le temps du décryptage. Face aux trois toiles placées côte à côte à égales distances, l’on voit à l’extrême droite la belle au regard dur peinte sur un fond gris exprimer une sorte de furie renforcée par une légère moue. Cela donne au bout du compte un air presque menaçant au visage blanc figé comme une espèce de masque. À la limite, il est clair que malgré ses beaux yeux bleus, elle affiche un air bien terrible. À l’extrême gauche, c’est plutôt un genre de tristesse indéfinissable qui se lit dans le regard triste comme perdu au loin du portrait. Il ne fait aucun doute que la toile au fond noir assorti aux grands yeux également noirs de la belle ténébreuse a une part de mystère qui intrigue. Avec sa bouche à demi-ouverte, le visage paraît définitivement préoccupé et empreint de nostalgie.
Séductrice, est le mot qui pourrait convenir au mieux à la belle aux lunettes placée au centre, entre la furieuse et la mélancolique. Vermeil, le fond s’accorde à merveille avec l’attitude apparemment passive du joli visage dont la bouche entr’ouverte semble appeler un baiser. Une posture d’attente qui convient bien à cette séductrice en lunettes qui se contente de regarder fixement sans laisser tomber un seul mot de ses lèvres maquillées bien dessinées qui sont loin de passer inaperçues. Pour les trois belles monstrueuse d’Ange Swana tout se passe donc au niveau du regard et devient une question de tempérament. Mauvaise humeur pour la première qui semble faire grise mine aux visiteurs ; humeur noire pour la seconde dont l’air perdu donne à penser qu’elle s’abîme dans de sombres réflexions et la troisième d’humeur égale fait bien figure de femme fatale au sérieux imperturbable. Belles monstrueuses, pas effroyables du tout au final, comme les visiteurs peuvent s’en réjouir à les voir. En colère, dans le chagrin ou indifférente, elle dégage un charme différent, c’est certain. En effet, Ange a le mérite d’être parvenue à leur faire exprimer autant de sentiments sans rien enlever à leur beauté. Les trois toiles ainsi décrites participent à l’exposition Art en plein air Lady by lady qu’abrite en ce moment le Centre culturel Meko. D’entrée libre pendant la semaine qu’elle va durer, elle mérite bien que l’on fasse un arrêt à Kinsuka avant la fermeture des portes le 27 mars. Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : La belle en furie
Photo 2 : La belle mélancolique
Photo 3 : La belle impassible
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