Pop art à Pointe-Noire : le vernissage de Sofi Arto aura lieu demain

Adepte du pop art, abréviation de l’anglais « popular art » (en français, art populaire), Sofi Arto parcourt le monde pour pratiquer son art, réaliser des fresques géantes.

À Pointe-Noire, la population a déjà le plaisir d’admirer son œuvre intitulée « Na lingui yo », réalisée sur le mur de la Fondation Basango, située rue Pandzou (à côté du marché Plateau). De couleurs vives, très lumineuse et marquée de quelques ombres, cette fresque, qui représente des portraits géants de Ponténégrins pris en photo par la plasticienne, attirent de nombreux regards : des personnes curieuses les contemplent avec un air admiratif, certaines parfois étonnées de reconnaître un ami, un frère ou une connaissance. « On travaille les fresques à travers des photos. Je photographie des gens dans la rue avec leur accord et après, je réalise leur portrait sur le mur. Quand je peins dehors, tout le monde me voit travailler, je suis en contact avec les gens du quartier. Cela permet de rencontrer des gens, d’échanger avec eux comme on le fait dans un café », explique-t-elle.

La fresque a été réalisée avec de la peinture acrylique mate, spéciale pour l’extérieur, fournie gracieusement par une société de la place. Selon la plasticienne, ces fresques peuvent durer dix ans. « Quand je réalise une fresque, elle est unique. Si je travaille ici à Pointe-Noire, cette fresque, on ne la trouvera jamais ailleurs, elle n’existe qu’ici. Les fresques que je réalise ne seront jamais reproduites dans un autre pays tout simplement parce que, comme je travaille avec les gens du quartier, elle reste dans le quartier. Quand je fais une fresque dans la rue, c’est pour la population et pour le quartier. Ceux qui passent peuvent admirer une œuvre d’art sans avoir à payer ou aller dans une galerie d’art. Cela apprend aux gens à découvrir l’art simplement en se baladant. C’est pourquoi c’est un travail social », commente-t-elle.

Depuis vingt-sept ans, Sofi Arto se consacre au pop art. « Je n’ai pas directement commencé à travailler dans la rue. Il faut du temps et de l’expérience pour travailler dehors. Il faut aussi avoir des autorisations pour peindre sur les murs », confie-t-elle.

Pour réaliser cette œuvre, la plasticienne a bénéficié de l’assistance de Karl Max, un artiste peintre qui a aussi réalisé une fresque dont le vernissage aura lieu le même jour. Sofi Arto avoue son admiration pour lui : « Cela a été un échange fabuleux parce que c’est un artiste incroyable qui travaille bien et qui a vraiment une grande âme. Je suis très fière d’avoir travaillé avec lui. »