Peinture : quand l’art permet de transcender les frontières

Samedi 12 Avril 2014 - 15:31

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L’exposition Women without borders offerte par l’Institut français (IF) s’est constituée en un nouveau point d’attache pour l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, la République du Congo et la RDC, la Nation hôte.

Pinkie Swear (le serment du petit doigt), symbole de solidarité entre femmesIl n’y a pas que la politique qui puisse réunir les six pays précités. Violet Nantume, Sheila Nakitende, Maria Naita, Stacey Gillian, Anne Mwiti, Tabitha wa Thuku, Safina Kimbokota, Crista Uwase, Tshiapota Scholastique, Marini Clariss, Pendeza Pelinda, Kezy Willys, Doctorovée Bansimba et Diane Miangounina le prouvent. Le rapprochement occasionné par l’exposition des quatorze plasticiennes, elle ferme ses portes le 19 avril à l’Institut français, est aussi un prétexte pour un échange-partage autour de la femme.

Une forte symbolique se dégage de Pinkie Swear (le serment du petit doigt). La toile de l’Ougandaise Stacey Gillian qui met en exergue deux mains aux auriculaires croisés ne cherche pas à conjurer le sort. Elle met plutôt en avant « la solidarité entre les femmes malgré leur différence » et, par-delà, révèle « une sorte de pacte qui ne saurait être brisé ». Ainsi, sans aucune consultation préalable pour avoir éprouvé les vicissitudes de la vie, elles peuvent ensemble avec Tshiapota Scholastique dire « Plus jamais ça ». Les empreintes de mains d’aspect squelettiques avec le mot paix en guise de paume sont significatifs. Au moins la moitié des pays représentés dans Women without borders ont fait l’expérience des guerres, misères et viols décriés. Des expériences douloureuses, exprimées par les traces rouges visibles sur la peinture dont le bleu et le vert sont les couleurs dominantes, qui ont émaillé le parcours de ces pays aujourd’hui cinquantenaire.

Définitivement décidée à rallier ses sœurs, Stacey Gillian les appelle à faire un bloc commun quitte à se servir des ponts mis à disposition dans Bridges across. Dès lors, les différentes variations de couleurs et nuances sombres se perçoivent tels des « liens géographiques, religieux, politiques et socio-économiques entre les femmes ». Elles ont pour fonction d’agir contre le démon de la division face à « toutes les femmes unies. Les ponts sont alors comme des portails qui dissolvent les stéréotypes ». Quant à Sheila Nakitende, elle rappelle le destin commun de l’humanité symbolisée par une silhouette féminine en papier mâché que l’on devine clouée à une croix de par sa posture. Une perception que ne saurait contredire le titre We share the cross (nous partageons la croix). Une simple reconnaissance du fait qu’« en dépit de nos différences, nous sommes tous connectés, faisant fi des frontières qui existent réellement ». Car elle soutient : « La lutte, les efforts à fournir concernent tout le monde ».

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Pinkie Swear (le serment du petit doigt), symbole de solidarité entre femmes