Parution : « L’ivoirité et les crises sociopolitiques en Côte d’Ivoire »

L’auteur tente, à travers son ouvrage, de montrer comment une affaire de nationalité mal interprétée et récupérée par les hommes politiques a divisé les acteurs sociaux ivoiriens et conduit à de graves crises la Côte d'Ivoire, ce pays de l’Afrique de l’ouest et ancienne colonie française.

En effet, écrit Séraphin Ngoma, en introduction : « …ce livre s’intéresse à la situation de communication de Henri Konan Bédié, de Laurent Gbagbo et d’Alassane Dramane Ouattara pendant l’élection présidentielle de 2010 en vue de cerner les espaces de tension et de réconciliation qui peuvent résulter de différences d’appréhension par ces trois candidats du concept d’ivoirité ».

La question essentielle, poursuit l’auteur, est de savoir comment Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara se sont chacun positionnés en proposant les éléments d’explication du concept « d’ivoirité » lors de ces consultations présidentielles.

 Sur cette interrogation principale, a-t-il renchéri, se greffent les suivantes : quelle est la place que chacun a assignée à l’autre ? Quelle identité dessine tel ou tel acteur à travers ses communications ? Que peut-on dégager des projets et des intentions de ces candidats ?

« Pour répondre à ces questions, nous postulons que l’ivoirité se pose comme paradigme dans la situation de communication de chacun des candidats. Aussi leur conception de l’ivoirité n’est-elle pas la même. Chacun des candidats interprète ce concept avec son système de pertinence. Cependant, leurs visions du monde ont comme dénominateur commun le retour à l’ivoirité culturelle, à la réconciliation et non à l’ivoirité idéologique », peut-on lire à l’introduction de l’ouvrage.

Par ailleurs, en vue de faire toucher du doigt aux lecteurs la perception de l’ivoirité par chaque candidat, l’auteur a inséré, dans son livre, des extraits des interviews réalisées pendant cette période par les trois postulants à l’élection présidentielle.

En tout état de cause, écrit l’auteur, en post face de son livre, l’ivoirité devient désormais une idéologie dominante en Côte d’Ivoire. Les trois candidats, a-t-il fait relever, ont transformé l’ivoirité politique en ivoirité culturelle.

« En se fondant sur cette ivoirité culturelle, la Côte d’Ivoire amorce une marche, bien qu’il y a encore des difficultés, vers son accomplissement, c’est-à-dire le vivre-ensemble qui devient le fondement de la nation ivoirienne. Cette conscience d’appartenance à une nation se manifeste à travers l’ivoirité », a indiqué l’auteur avant de noter que cette redéfinition de l’ivoirité est aujourd’hui une évolution nettement intéressante qui va déboucher sur une grande nation plutôt que sur les clivages et des considérations dégradantes.

                                                                                       Note sur l’auteur

Séraphin Ngoma est enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Marien-Ngouabi de Brazzaville. Chercheur, membre de l’Association des études Mandé, il a publié de nombreux articles scientifiques dans les revues internationales sur les discours sociaux.