Parution : Giscard Kevin Dessinga publie deux ouvrages

Mercredi 7 Février 2018 - 19:30

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"La responsabilité du temps perdu- L’Afrique face aux enjeux et défis de la crise migratoire", et, "J'enseigne, mais comprennent-ils? Repenser la manière d’enseigner en Afrique", sont les deux nouvelles productions dans l’univers littéraire et scientifique congolais.

Dans "La responsabilité du temps perdu- L'Afrique face aux enjeux et défis de la crise migratoire", ouvrage de soixante-huit pages, paru aux éditions Publibook, le Dr Giscard Kevin Dessinga parle des opérations de sauvetage dans la Méditerranée qui se multiplient et se ressemblent, les flashs infos se succèdent, les naufrages se suivent et s'enchaînent, les « sommets » sur la crise migratoire, en Europe, sont devenus monnaie courante. Paradoxalement, le silence des gouvernants africains frise l'indifférence et l'absurdité et rien, « de nos jours encore », ne semble arrêter l'holocauste à ciel ouvert et oublié ce qui se passe dans la Méditerranée.

Pour l'auteur de cet essai, l'immigration en masse des jeunes africains vers l’Europe, au risque et péril de leur vie, n’est en réalité qu’un iceberg qui cache un problème de fond, la mauvaise gouvernance politique (amateurisme en politique et débrouillardise démocratique, pérennité des régimes répressifs et oppressifs qui sèment la mort et la terreur), médiatique et sécuritaire (mort de la liberté d'expression et de presse, fermeture de l'espace médiatique, terrorisme), économique (injuste répartition des ressources du sol et du sous-sol, manque de péréquation sociale, chômage endémique et pandémique des jeunes), culturelle (enseignement au rabais, contreproductif qui apprend à croire plutôt qu'à raisonner).

Comment s’y prendre alors ? Pour Giscard Kevin Dessinga, ce problème n’est pas à résoudre en aval, mais en amont, pas au point d’arrivée, mais au point de départ, en ramenant à la lumière les motivations et les raisons qui poussent des milliers de personnes à quitter leurs pays. Qui porte la responsabilité d’un tel drame, pourquoi ces hommes, femmes et enfants quittent-ils leur terre, que cherchent-ils et pourquoi ne trouvent-ils pas chez eux l’objet de leur désir ? À ces questions et bien d'autres du genre, il faut y apporter de vraies, franches, sincères et non idéologiques et diplomatiques réponses, soutient-il.

"J'enseigne, mais comprennent-ils ? Repenser la manière d’enseigner en Afrique"

Dans son second ouvrage,  de soixante pages, paru également aux éditions Publibook, l'auteur évoque le système d’enseignement en Afrique, qui est passé à travers quatre périodes, avec, chacune, ses caractéristiques propres et spécifiques, ainsi que ses tares : l’école traditionnelle (empirique, propédeutique à la vie), l’école coloniale (assimilation, aliénation et dépersonnalisation), l’école post-indépendantiste (trop théorique, imitation du maître et désincarnation), l’école à l’heure de la démocratisation (libéralisme et simonie intellectuelle).

« De nos jours, l’on voit se déployer et émerger un enseignement théorique, désincarné, calqué sur celui des métropoles, coupé de la réalité et de la vie réelle des apprenants. Un enseignement superficiel, bancaire, répétitif qui forme des perroquets, des gens incapables de penser par soi et pour soi. Ici, l’apprentissage ne suit pas la scolarisation. Bref, l’école forme des handicapés sociaux et des incapables professionnels. Dans un style simple, familier et pétillant, l’auteur crie son ras-le-bol sous forme d’appel au changement : simplifions notre manière d’enseigner, utilisons des paroles simples, ordinaires, à la portée, si pas de tous, du moins de la plupart », déclare l’auteur.

Avant d’ajouter: « n’inventons pas des paroles inutiles, ambiguës et obscures. La science, c'est la clarté et non l'obscurantisme, la simplicité et non la complexité. Un enseignement plus limpide et simplifié, à la portée de tous, transmis avec les termes de tous les jours. Un enseignement vulgarisé et non vulgaire, popularisé et non populaire et populiste. Voilà ce qu’il nous faut aujourd'hui en Afrique. »

Rappelons que Giscard Kevin Dessinga, actuellement supérieur majeur des frères franciscains au Congo, est docteur en philosophie, romancier-essayiste et enseignant-chercheur à l’université Marien-Ngouabi.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le Dr Giscard Kevin Dessinga Photo 2 : La couverture de l’ouvrage "La responsabilité du temps perdu- L'Afrique face aux enjeux et défis de la crise migratoire" Photo 3 : La couverture du livre "J'enseigne, mais comprennent-ils ? Repenser la manière d’enseigner en Afrique"

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