Parution : Georges Nguila publie "Nkayi 1933-2015"

Samedi 27 Février 2016 - 15:15

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L’ouvrage de Georges Nguila est l’histoire d’un bourg devenu quatrième ville du Congo, à savoir Nkayi, la ville sucrière. L'histoire de cette ville est racontée par un citoyen qui y a passé sa jeunesse. Aujourd’hui,  Nkayi est peuplée de 71 623 âmes.

L’ouvrage qui comprend 256 pages est un précieux document pour les géographes, historiens, économistes, statisticiens, chercheurs et tout autre intellectuel avide de connaître l’histoire de cette ville née de l’époque coloniale, devenue synonyme de ville du sucre comme le chantaient les musiciens de l’orchestre African Flash tels que Luli Madeira « Ah koko, sukadi kwa ».

Nkayi a reçu le sobriquet de la ville du sucre grâce à ces vastes champs de cannes à sucre s’étendant sur des kilomètres et nécessitant des gardiens comme Jean Kississi qui est resté célèbre dans la mémoire des jeunes de Nkayi, écrit Georges Nguila en introduction.

Dans un style alternant la description et le récit, Georges Nguila transporte le lecteur dans cette ville jaune comme ses taxis qui desservent les deux arrondissements : Soulouka et Mouananto. En 256 pages, l’auteur dit tout ou presque de cette ville : sa géographie, sa ressource principale, le sucre, ses retombées industrielles, son commerce, ses services, son artisanat sans oublier la  gestion municipale, la vie sociale, etc.

Ville au nom énigmatique à l’interprétation plurielle, « Ami » pour certains, dérivé ou proche de Kayes, en référence des descendants de Malamine, une énigme qui poursuit aussi sa création : 1933, 1938, 1956 ou 1975, c’est selon. Toutefois,  la constance se dégage sur la naissance la ville à la faveur de l’activité du CFCO. C’est, en effet, en 1933 que fut créée la gare de Kayes qui fut changée l’année suivante en Jacob en souvenir de ce pionnier de la construction du CFCO. En 1975, Jacob fut débaptisé et devint Nkayi.

L’histoire de Nkayi est intimement liée à l’auréole de la société Saris, le joyau industriel de la ville. « Nkayi est une ville moyenne dont l’économie est mue par la distribution des revenus de la Saris. Lorsque la Saris connut des problèmes dans les années 1970 et 1980, les citoyens en souffrirent et cette ville est comme une ville à faible extension, ne reposant que sur une seule entreprise », indique Georges Nguila. 

SIAN en 1938 et la Saris aujourd’hui, l’histoire de  la compagnie sucrière ne peut s’écrire sans Dominique Ottino, colon, entrepreneur en travaux publics qui construisit plusieurs viaducs dans la vallée du Niari. À la fin  des travaux du CFCO, il sollicita une concession pour les travaux agricoles. Le grand entrepreneur qui commença par la féculerie, passa à l’huilerie d’arachides  avant la canne à sucre. Vilgrain, le meunier, un autre expatrié, lui succéda en s’associant à De Wulf, un sucrier betteravier contrôlera la SIAN (société industrielle et agricole du Niari). En 1955, cette sucrerie abandonnée produisit les 550 premières tonnes de sucre et Jacob allait naître de cette activité.

D’autres faits plus ou moins insolites qu’attrayants, qui ont émaillé l’histoire de la ville sucrière, sont également relatés dans cet ouvrage, telles que les grandes affaires qui ont marqué la vie collective : la rumeur de représailles mystiques, la tragique affaire Albert Ikogne et plus près de nous l’affaire Nicolo.

Ecrivain politiste de formation, face au marasme social que connaît la ville de Nkayi, Georges Nguila esquisse en conclusion des approches de solution. Création d’installations scolaires, sanitaires, culturelles et sportives, sans oublier la construction ou la réhabilitation des infrastructures d’intérêt vital pour la société : les routes bitumées, les tribunaux, les commissariats, les logements sociaux, etc.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre Crédit photo"Adiac"

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