Opéra : Serge Kakudji rend hommage à la femme

Jeudi 6 Mars 2014 - 18:35

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Content de se retrouver dans son pays en ce mois qui lui est dédié, le jeune contre-ténor a trouvé opportun à son tour de la célébrer au cours de sa prestation du 5 mars sur la scène du Centre Wallonie-Bruxelles.

Femme mère, est l’exclusivité que Serge Kakudji a offert au public présent à son concert de mercredi. Composé à peine trois jours plus tôt, ce morceau qu’il a interprété comme avant dernier titre de son bref répertoire de la soirée, il en a chanté six au total, est bien la preuve que la voix n’est pas son seul talent. En effet, outre le chant, il exerce son don avec passion depuis ses sept ans, il s’essaie également à la composition et cela semble lui réussir tout aussi bien.

Interrogé sur le fil conducteur de la brève soirée offerte dans la Salle Brel, Serge Kakudji, a répondu d’emblée aux Dépêches de Brazzaville : « Le fait d’être chez moi au Congo, à Kinshasa, cela compte vraiment beaucoup et particulièrement en ce mois de la femme. En cette période, je suis souvent en mouvement ailleurs donc j’étais content d’être ici en ce mois de mars. Cela m’a permis de penser à la femme, lui faire un clin d’œil dans mon concert de ce soir. J’ai senti des vibrations et j’en suis content ».

Avec comme entrée l’Ave Maria de Caccini, suivi de Son reo de Mozart ainsi que de Cara sposa et Va tacito de Haendel, l’assistance avait été gratifiée d’une seconde composition personnelle de Serge Kakudji en guise d’au revoir. Il s’était employé à l’emmener dans un périple musical où le baroque avait pour figure représentative J.F Haendel, la part du Classique était présente au travers de W.A Mozart et le vent contemporain avait soufflé bien fort avec Ni kwetu. Serge Kakudji lui-même livrait son âme en swahili, sa langue natale. Bien avait pris au chanteur lyrique d’interpréter à la fin de sa prestation cet air de l’Opéra Likembe, une œuvre authentique qu’il peaufine encore.

Le petit commentaire du contre-ténor à propos de son dernier titre de la soirée du 5 mars est révélateur sur l’amour qu’il voue définitivement à sa patrie  : « Le fameux Ni kwetu, c’est une chanson qui dit tout pour moi. Le retour chez soi à la maison. Le Congo, Kinshasa, Lubumbashi, le Katanga… le Congo ça reste chez moi. En venant ici, je me suis dit qu’il fallait trouver quelque chose pour saluer les gens qui suivent mon travail de loin maintenant que je les avaient en face de moi ». Et de renchérir qu’elle a aussi valeur de réplique  : « C’est également une façon de répondre anticipativement à la question que certains me poseraient de savoir : Comment tu te sens quand tu viens ici ? Alors j’ai écrit Ni kwetu, c’est chez moi, It’s my home ».

Nioni Masela