Nouvelles technologies : le programme Sankoré fait son entrée en RDC

Tenu à raison pour le nec plus ultra dans le champ de l’éducation numérique, le programme Sankoré, Albert-Claude Benhamou a souhaité son « appropriation par les enseignants africains ». Dans le cas de figure, le délégué interministériel à l’éducation numérique en Afrique (Diena) a incité les nouveaux bénéficiaires à « faire un travail considérable », quitte à engager un plaidoyer vers « tous les enseignants et convaincre les gouvernements à s’investir dans ce secteur ».

Trois formateurs, en l’occurrence François Bocquet, Brigitte Narvor et Richard Galin se sont employés à instruire les enseignants locaux à l’usage des tableaux numériques. Le processus de formation est passée par la mise à disposition d’ordinateurs (pour commencer, un échantillon de 20 était remis le 15 octobre), un vidéoprojecteur et de murs ou tableaux numériques, matériaux essentiels au partage de ressources éducatives numériques libres. Cet accompagnement a pour finalité la constitution du noyau initial de développement qui fera écho sur l’ensemble des établissements du pays. Ce, avec la création de 177 classes numériques. Aussi cette première formation des formateurs à l’avantage de tous servira-t-elle à vulgariser l’an prochain le programme Sankoré à Kisangani, Bukavu et Lubumbashi. La phase initiale de Kinshasa, à l’image expérimentale des débuts, celle du lancement de Sankoré, devrait aboutir à sa pratique courante par tous.

Open-Sankoré, un logiciel universel

L’équipement en classes numériques Sankoré a dès lors permis aux apprenants de se familiariser avec Open-Sankoré, un logiciel extrêmement puissant téléchargeable gratuitement à partir de Google. Ainsi, les enseignants venus, entre autres, de l’Université pédagogique nationale, de l’institut supérieur pédagogique de la Gombe et une dizaine d’écoles primaires et secondaires locales dont ceux du Lycée Descartes utiliseront ce logiciel libre et gratuit pour enseigner, créer et partager avec le numérique. Cet outil pour une classe interactive grâce à son crayon et son mur numérique, l’équivalent du tableau traditionnel contient des tonnes de livres, une richesse proposée gratuitement et à portée de main. Logiciel universel, Open-Sankoré est traduit en 32 langues du monde dont jusqu’ici, le swahili, le wolof et le bambara pour permettre aux locuteurs locaux africain d’en tirer profit. Destiné à priori pour l’Afrique, son efficacité a été établie au-delà du cadre de l’éducation classique. En effet, après le succès observé avec l’installation à Ouagadougou, d’une classe numérique dans un marché, a prouvé à suffisance qu’il était adapté pour l’alphabétisation des adultes. Dès lors, c’est devenu là le second objectif du programme Sankoré tenu pour un raccourci au regard du gain considérable de temps réalisé dans l’apprentissage. Un record avec cinq moins de temps que lors de la formation traditionnelle.

Déjà intégré dans le système de l’éducation au Sénégal, le programme Sankoré en passe de l’être aussi en RDC, pourvu que le ministère de l’Enseignement y marque son adhésion, a espéré Albert-Claude Benhamou. Du reste, le professeur de médecine à l’Université Pierre et Marie Curie a souhaité « la généralisation et le passage à l’échelle du pays   pour une percée de l’enseignement dans l’ère du numérique. Mise en route avec l’aide des services culturels de l’ambassade de France, l’éducation numérique, a-t-il di, devrait « progressivement mener vers un processus de développement de l’éducation en Afrique et dans le monde ».

Le programme Sankoré, baptisé ainsi en référence à la Mosquée de Tombouctou abritant une célèbre université, centre de rayonnement du savoir (XIII^e-XVII^e siècle) qui comporte des manuscrits de la haute époque. Il symbolise le passage du système éducatif traditionnel au numérique, mieux un passage significatif des pays en développement au numérique. Au final, la communauté Sankoré devrait participer de manière efficace à l’atteinte de l’objectif du millénaire pour le développement  quitte à donner à tous les enfants du monde, garçons et filles, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires d’ici 2015.