Musique : rien que des invités de marque au concert d’Olivier Tshimanga

Jeudi 3 Avril 2014 - 16:45

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De Simaro Lutumba en passant par Pépé Felly Manuaku, Maïka Munan, Seck Bidens, Souzy Kasseya jusqu’à Papa Wemba, les hôtes de la grande première de la « Pièce Tshimangologie guitare » prévue pour le 5 avril à la Halle de la Gombe se comptent parmi les grands de la chanson congolaise

Olivier Tshimanga entouré de Christophe Roussin Christian (directeur adjoint et chargé de communication de l’IF) lors de la conférence de presse Arrivé à Kinshasa en décembre dernier avec la grande ambition d’y emmener « un concept jamais vu, dont on a jamais entendu parlé », c’est de la sorte qu’a germée l’idée de créer la « Pièce Tshimangologie guitare » avec soixante guitaristes sur scène. Du reste, Olivier Tshimanga dit avoir trouvé là la meilleure manière de restituer au guitariste congolais une place qui lui revient de droit. Aussi l’on comprend mieux qu’il veuille aussi associer à cet évènement ceux qu’il tient pour des figures emblématiques qui, à un moment ou un autre de sa carrière, se sont constitués en mentors pour lui.

Fort de son expérience enrichie au travers de ses nombreuses collaborations au niveau continental et en Occident, Olivier Tshimanga ne jure plus que par la « tshimangologie », le style personnel qu’il s’est créé depuis peu. Et le plus gros défi qu’il entend relever à ce jour n’est rien d’autre que son show de samedi. Il était parti avec l’idée de réunir le double de l’effectif, soit cent-vingt guitaristes au départ. Dès lors Olivier explique  : « Je voulais simplement créer une symphonie de guitares, seulement m’exprimer. Il est fréquent d’entendre parler de symphonie de violonistes, d’orchestres philarmoniques et harmoniques, je me suis dit qu’à mon tour je pourrais valoriser les guitaristes de ce pays ».

Venu de France depuis près de quatre mois maintenant, Olivier s’attelle à mettre sur pied cette imposante machine musicale après une observation qui l’a désorientée face au peu de considération accordée à ses homologues guitaristes. Son point de vue, il l’a dit haut lors de la conférence de presse tenue dans la Salle polyvalente de l’Institut français (IF) le 2 avril, « les guitaristes sont payés en monnaie de singe ». Arrivé à cette conclusion après avoir côtoyé plusieurs orchestres surtout que, souligne-t-il : « je suis guitariste et je sais voir ce qui se passe en face de moi ». Dès lors, il a choisi comme cheval de bataille de « valoriser le guitariste car il n’est pas toujours dit que seul le chanteur soit mis en évidence en musique comme on le pense ici au Congo ». Si en Occident, soutient-il, « il existe des concepts où batteurs, percussionnistes, violonistes, etc. sont mis en avant, pourquoi pas les guitaristes ? ». Et de renchérir : « Ceci va nous permettre également de réaliser qu’en dehors de la rumba, l’on peut aimer de la musique jouée rien que par des instrumentistes ». Aussi envisage-t-il désormais de passer à Lubumbashi, à Kisangani, à Mbuji-Mayi et à Kananga après l’étape initiale de Kinshasa, sa ville natale et témoin de ses débuts.

L’humanitaire s’invite

 En plus de revaloriser l’image du guitariste congolais dans l’art d’Orphée local, il faut rappeler qu’Olivier confère une dimension humanitaire à ses concerts. Dès lors, le thème des soirées en province restera le même que celle de Kinshasa  : «  Ma guitare et moi au profit des enfants de la rue ». Le caractère philanthropique déjà ainsi imprimé est l’autre motivation de la mise sur pied de la « Pièce Tshimangologie guitare ».

Si les artistes précités sont tenus pour des icônes de la rumba, ils font partie de la sphère du guitariste Olivier Tshimanga qui les a en haute estime. Bien que fort jeune encore, il n’en serait d’ailleurs pas exclu au regard de la notoriété dont il jouit dans le milieu musical local à partir de Paris où il réside et n’est pas inconnu non plus. Il s’est d’ores et déjà fait un nom dans l’univers de la rumba mais pas que et reconnaît en tirer d’heureux bénéfices.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Olivier Tshimanga entouré de Christophe Roussin Christian (directeur adjoint et chargé de communication de l’IF) lors de la conférence de presse